Les réserves émises par le président du RCD à certains de ses pairs dans la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique) et l'ICSO (l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition), qu'il accuse de «frilosité» s'agissant d'actions de rue à même de donner de la «consistance» au discours, à la stratégie et à la vision dont se sont dotées ces deux structures, sont partagées par nombre d'acteurs de cette opposition. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est ainsi que le président du MSP affirme être «entièrement d'accord avec le président du RCD» car, selon lui, «il n'y a pas plus efficace, plus pertinent que l'action de rue pour quantifier et mesurer le degré d'adhésion populaire à nos mots d'ordre». Ceci dit, Abderezak Mokri parle d'une série d'actions prévues et que l'ICSO se doit d'entériner lors de son prochain sommet prévu au siège du FJD. Pour sa part, le président du bureau national de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) soutient que le point de vue du président du RCD est partagé par tous les militants de notre ligue. «Ceux-ci sont plus que jamais convaincus que l'on ne peut faire de l'action politique, sociale ou syndicale sans recourir à la rue. Et cela est d'autant plus vrai dans notre pays dont le pouvoir est sourd-muet puisqu'il n'entend pas et quand il parle, il ne fait que du bruit. Il ne peut comprendre que l'action de rue et le pousser à réagir comme en 2011 quand il a été contraint, suite aux fameuses marches, de lever l'état d'urgence même s'il l'a rétabli autrement en triturant certaines lois, et de prendre des mesures sociales.» Me Salah Dabouz dit, par ailleurs, «nourrir l'espoir que la société civile s'implique et fasse preuve d'endurance et démontre au pouvoir que l'action de rue est loin de rimer avec la violence comme il ne cesse de le brandir». Du côté du parti des Avant-gardes des libertés, récemment agréé, on juge inopportun de commenter l'avis d'un pair de l'opposition. Son porte-parole soutient ne pouvoir être ni contre ni pour, même s'il avoue «ne pas pouvoir se contenter du simple discours». «La rue est une force de lutte, de militantisme et le pouvoir doit comprendre que cela est un droit pour l'opposition, bien entendu, dans le cadre de la loi», affirme Ahmed Adhimi. Le président de Jil Jadid avoue, de son côté, «ne pas savoir à qui son collègue du RCD pensait». «Chacun a sa méthode de travail et libre à tout un chacun, dont le RCD, de monter en cadence». Ce qui est certain, ajoutera Soufiane Djillali, c'est que «les actions communes au sein de la CNLTD et de l'ICSO sont convenues par consensus». A rappeler que cette sortie de Mohcine Belabbas a vite fait d'être perçue comme une «velléité» du RCD de prendre ses distances vis-à-vis de ce pan de l'opposition. Ce que le concerné a démenti. Considérant que «la construction d'un rapport de force en faveur d'un avenir démocratique passe par la mobilisation la plus large et notre effort à tisser des liens avec tous les partenaires sociaux », du fait de l'impératif, selon lui, de «quantifier» les actions de l'opposition, Mohcine Belabbas a exclu toute perspective de retrait de la CNLTD et de l'ICSO. «On ne peut tout de même pas se retirer d'une instance à la création de laquelle on a contribué grandement», a-t-il soutenu, vendredi dernier, en marge d'une session du conseil national du parti. A noter que le RCD joint l'acte à la parole puisque son instance régionale de Tizi-Ouzou entend battre le pavé le 3 octobre prochain. Avec comme mots d'ordre, dénoncer l'annulation des projets structurants de la wilaya à l'image de celui du CHU dans le sillage de la politique d'austérité du gouvernement dictée par la chute des cours du pétrole, le regain d'insécurité dans la région et exiger l'officialisation de tamazight.