Le président du RCD réfute toute velléité de se retirer de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) et partant de l'Icso (Instance de concertation et de suivi de l'opposition) que certains ont cru déceler dans sa toute dernière sortie médiatique. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «Nous ne pouvons pas nous retirer d'une structure à la création de laquelle nous avons grandement contribué», a, en effet, soutenu Mohcine Belabbas, en marge de la dixième session du conseil national du parti tenue, hier vendredi au cercle des Moudjahidine à Alger. Mais pour l'orateur, «les choses ne doivent pas rester telles qu'elles sont actuellement au sein de l'opposition» issue de la conférence de Zéralda du 10 juin 2014. «Je pense qu'il faut s'élargir à d'autres acteurs politiques et associatifs». «Je pense que les positions de l'oppositions avancent et il faut les quantifier, ce qui ne saurait être possible que via des actions de rue, de sit-in, de marches et pas que des conférences thématiques. On doit montrer qu'il y a adhésion populaire», ajoutera-t-il, non sans relever «l'hésitation de certains acteurs parmi l'opposition, mettant en avant leur soucis de se prémunir de tentatives de récupération». Ce que réfute le président du RCD pour qui «ces réticences ont d'autres mobiles à savoir que certains de ces acteurs veulent se positionner sans base militante et que d'autres sont conscients qu'ils n'en ont pas et ne possèdent pas de programmes». Affirmant, par ailleurs, que l'opposition algérienne est «plurielle», Mohcine Belabbas pense qu'il faudra amener le «pouvoir à négocier et pas dialoguer, autour de questions maintenant bien connues» pour avoir été suffisamment vulgarisées, à savoir l'enclenchement d'une transition démocratique, la mise sur pied d'une instance indépendante de supervision du processus électoral, à même de régler la problématique majeure de la légitimité. Un pouvoir qui, selon lui, « ne peut prétendre sauver le pays» car «disqualifié pour mener l'impératif redressement national». Pour le président du RCD, «le renoncement de ceux qui ont mis le pays dans une telle crise avec tous les atouts que confèrent une rente confortable, un potentiel humain indéniable, une histoire et une position géopolitique enviables à l'exercice du pouvoir est une condition nécessaire pour l'avènement d'un changement qui redonnera au peuple algérien sa souveraineté et lui permettra d'édifier un système institutionnel à la mesure de ses légitimes aspirations à la liberté et au progrès». Et à Belabbas de soutenir qu'en tout état de cause, «le peuple n'a d'autres choix que de s'impliquer au vu de la crise financière de l'Etat et participera grandement à faire inverser le rapport de force en faveur de l'opposition à même de pousser le pouvoir à l'écouter. Un Etat n'est fort que quand le pouvoir et ses contre-pouvoirs sont forts», citant l'exemple américain. Car, estimera-t-il, «la construction d'un rapport de force en faveur d'un avenir démocratique passe par la «mobilisation la plus large des couches qui subissent la dictature d'une caste usurpatrice des idéaux de la révolution de novembre 1954». Pour rappel, le président du RCD a regretté, mercredi dernier, dans un entretien au journal électronique TSA (Tout sur l'Algérie) que le consensus au niveau de l'opposition soit encore au seul «stade du discours, de la stratégie, de la vision». Ce qui, à ses yeux «n'est pas suffisant», revendiquant un consensus autour «d'actions concrètes sur le terrain». Et de relever, à ce sujet, une certaine «frilosité» au niveau de la classe politique. Une sortie médiatique que d'aucuns ont perçu comme étant une velléité du RCD de préparer son départ de la CNLTD et de l'Icso. Départ de Toufik : un «naufrage pensé et programmé du DRS» Par ailleurs, le président du RCD s'est exprimé une fois de plus, sur «l'éviction» du patron du DRS, le général Mohamed Mediène dit Toufik. Pour lui, ce départ est la phase finale du «naufrage pensé et programmé du DRS. Un simple «rendement de comptes entre protagonistes d'un système qui a mené le pays à la ruine dont ne peuvent se suffire nombre de partis et de militants politiques qui en ont été victimes». Ce qui est, estimera-t-il, «loin des revendications, maintes fois exprimées, liées à la dissolution pure et simple de cette police politique dont l'abolition et le contrôle par la représentation populaire des instruments de sécurité du pays sont des exigences de la souveraineté du peuple et de la démocratie que nous revendiquons». Pour le président du RCD, la restructuration des services de sécurité nécessite un «débat démocratique impliquant tous les acteurs dont la mise en place d'un cadre juridique qui fixe les missions, le mode de fonctionnement, les objectifs et les modes de désignation aux responsabilités de l'ensemble des institutions névralgiques».