Au RCD, on ne perd pas de vue l'essentiel des questions qui doivent polariser le débat public. Dont la nécessité de la mise sur pied d'une instance indépendante de supervision des élections, seule à même de faire renouer le peuple avec sa souveraineté. M. Kebci-Alger (Le Soir) D'où, a soutenu le président du parti, hier lundi, au forum du quotidien Liberté, l'adoption par le parti de cette option qui a fini, des mois plus tard, par être partagée par une quarantaine de partis et une trentaine de personnalités nationales. Une revendication aux côtés de bien d'autres qui ont été par la suite débattues et adoptées lors de la conférence nationale portant transition démocratique dont le RCD fut et demeure un des promoteurs les plus en vue. Ce rendez-vous de l'opposition, une première dans le pays, comme l'a qualifiée Mohcine Belabbas, n'a pas été sans déranger en haut-lieu. «La conférence de Mazafran a fait beaucoup de mal au pouvoir par le nombre et la qualité des participants et de sa coïncidence avec les concertations autour du projet de révision constitutionnelle dont le président a fini par admettre l'échec tout récemment», a-t-il dit. Mais pas que cela, les recommandations adoptées à l'issue de ce conclave, tournant autour de l'essentiel du débat, le vrai, ont fait le reste. Ce qui a contraint le pouvoir, a-t-il ajouté, de recourir à sa ruse légendaire, «le gain de temps». D'où l'annonce de la reprise du projet de révision constitutionnelle ou encore son empressement à accueillir à bras ouverts la feuille blanche du FFS. Mais que l'on se détrompe à propos de cette «bienséance», le président du RCD, tenant en tout premier lieu à rappeler que le pouvoir n'a pas pour habitude «d'accepter des initiatives en dehors de ses bases», «il accompagnera bien le projet mais pour un temps, histoire de gagner du temps», a ironisé Belabbas pour qui l'initiative du plus vieux parti d'opposition «n'en est pas une» puisque, se basant sur une «feuille blanche». A contrario de ce que propose la CNLTD qui a, a-t-il expliqué, proposé au débat public un avant-projet de texte qui a été discuté et adopté lors du conclave de Zéralda, le 10 juin dernier. Et puis, a ajouté le conférencier, notre initiative «s'adresse à l'opinion publique au moment où le FFS s'adresse au pouvoir. Car, pour la CNLTD, il s'agit d'établir un «rapport de forces à même de discuter avec le pouvoir en position de force au moment opportun». «Nous ne voulons pas de strapontins, nous ne voulons pas du pouvoir, nous voulons juste restituer au peuple sa souveraineté à travers l'instauration d'une instance indépendante de supervision des élections», a encore expliqué le président du RCD pour qui «il n'est pas interdit au président en exercice de se représenter, l'essentiel étant d'avoir un «président légitime». Estimant que l'option de la rue est inévitable, le président du RCD a relevé la nécessité pour les partis de pouvoir «l'encadrer et la canaliser». Belabbas a aussi abordé bien de questions brûlantes de l'actualité nationale. Il a proposé, dans ce sens, un moratoire reconductible au sujet de l'option de l'exploitation du gaz de schiste qui suscite une vive opposition dans le sud du pays. Un moratoire que le RCD considère comme une «mesure de bon sens» à même d'établir, selon lui, «la fiabilité de la maîtrise maximale des «techniques d'extraction». Pour ce qui est des mesures d'austérité dont a fait part le gouvernement, Belabbas a invité ce dernier à «donner l'exemple» à travers une batterie de mesures dont la réduction des représentations diplomatiques et consulaires « inutiles, celle des ministères ou encore la suppression de bien des dépenses tout aussi inutiles que farfelues comme le renouvellement récurrent des parkings d'institutions,...