Le colloque organisé sous l'égide du commissariat de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» relatif à la sauvegarde du patrimoine immatériel a requis toute une armada d'experts venus des pays africains exerçant pour le compte du l'Unesco et d'autres de pays européens, puisqu'ils étaient plus d'une vingtaine, chapeautés par la représentante de l'Unesco, chargée de la mise en œuvre de la fameuse Convention de 2003, dont l'Algérie se targue d'avoir été le premier signataire et partant, ayant suscité l'adhésion et l'intérêt de plusieurs pays, particulièrement ceux de l'Afrique. La cérémonie d'ouverture de ce colloque s'est donc déroulée au palais de la culture Malek-Haddad et dans son allocution, le chef du département des congrès et colloques, Slimane Hachi, annonçait la couleur en déclarant : «C'est de la plus haute importance qu'un pays se soucie de son patrimoine immatériel, mais en tentant de le sauvegarder, il y va de son identité et partant, celui-ci s'inscrit dans le développement durable.» Pour sa part, la secrétaire de la convention précitée devait préciser les contours de ces journées, constituées en atelier, en dressant d'emblée les objectifs à atteindre ainsi que les recommandations et autres suggestions attendues. Elle dira en substance : «Nous avons ici l'opportunité de réunir et pour la première fois, l'ensemble de notre réseau, à travers le monde, d'experts de toutes les régions et à ce titre, le travail qui sera accompli durant ces journées apportera un plus à nos efforts que nous ne cessons de fournir depuis la signature de ladite convention. Nous devons impérativement aboutir à des recommandations sur la base du travail accompli durant ces journées, et ce, en enrichissant le contenu du programme de renforcement des capacités de sauvegarde du patrimoine immatériel, offrir une méthodologie et les outils nécessaires pour sa mise en œuvre, notamment en s'imprégnant des expériences de certains pays. Ce travail sera pour nous une note d'orientation, laquelle va insuffler un travail de longue haleine qui s'inscrit de plus dans la durée». En effet et pour rejoindre les enjeux de ces journées, l'expert facilitateur Ahmed Skounti, anthropologue, venu du royaume chérifien, déclare : «Pour le cas de l'Afrique du Nord, nous avons déjà entrepris un travail avec nos amis d'Algérie, de Tunisie et de Mauritanie : du fait que nous partageons en partie un patrimoine immatériel commun, nous sommes en train de préparer un inventaire de ce qui existe chez nous, un travail titanesque de par la richesse et la variété de notre patrimoine. Sur un autre registre, nous partageons aussi avec les pays du Sahel un autre patrimoine immatériel et c'est vous dire tout l'intérêt de ce travail. J'ajoute que nous devons beaucoup à l'Algérie qui a été le précurseur, une sorte de locomotive, comme en témoigne son arsenal juridique qui est en avance sur les autres pays de la région» Cissé Lassana, directeur national du patrimoine culturel de la République du Mali, nous parle de l'expérience de son pays en disant : «Avec les troubles qui ont émaillé le nord du Mali, il y eut beaucoup de dégâts dont nous n'avons pas fini de découvrir l'ampleur, tant les fondamentalistes, très conscients de la valeur de notre patrimoine, tentent par tous les moyens de le détruire ; fort heureusement, nos communautés ont eu l'ingéniosité de cacher tous les manuscrits de la librairie de Tombouctou et su préserver une grande partie de cette horrible destruction. Pour le patrimoine immatériel de la région, je peux vous dire qu'il est d'une richesse incommensurable, donc à préserver et le travail qui est accompli par mes confrères est d'une importance non négligeable.» A noter la présence de Mme Sellal, la femme du Premier ministre, qui nous a fait part de son agréable surprise lors de sa visite de l'exposition de la Nouba qui se déroule sur le site même du palais de la culture : «Je suis une enseignante universitaire, présidente de l'association «Sauvez l'imzad», et je pense que si nous devons réussir ce pari, seules les méthodes scientifiques et les compétences avérées dans ce domaine seront à même d'apporter un résultat concret à cette quête identitaire dont nous avons un réel besoin. J'ajoute que vous, la presse, au lieu de vous morfondre dans des critiques acerbes et autres sujets insignifiants, il vaut mieux parler de culture, vous êtes des anges comme l'ange Gabriel qui a été l'informateur du Prophète (QSSSL) car sans Lui, qui aurait su le contenu de l'une des plus grandes révélations divines ?»