Fier de son fort, Riad ne cesse de raconter les histoires ayant été vécues dans ce lieu mythique vieux de près de 400 ans. Guide culturel, du haut de ses 27 ans, il conte, sans se lasser, aux visiteurs et amateurs l'histoire du fort de Tamentfoust. Riad est bien sûr un guide culturel. A notre tour, nous allons vous raconter sa journée et son travail. Vivez la vie d'un guide culturel... Riad n'est pas guide culturel par hasard. C'est par amour de ce métier, dans lequel il se sent à l'aise, qu'il a choisi de forger sa vie professionnelle. Au gré des visiteurs, il peut nouer contact et raconter sans cesse les histoires du passé. Les faire revivre le temps d'une visite. Faire écouter les pas des janissaires ou bien encore les plaintes d'un prisonnier dans un cachot attendant son transfert vers Serkadji. Le tour de la cuisine et de la boulangerie ne sera pas de trop avant de monter à la terrasse pour faire le guet au cas où d'éventuels méchants s'y aventureraient. L'ingéniosité des Turcs est aussi rappelée pour faire l'économie de l'eau en utilisant les eaux pluviales, stockées dans un réservoir souterrain. Autant d'histoires et de détails, qui ont de l'importance, sont expliqués par Riad sans jamais se départir de son sourire. Eh oui, Riad est un guide culturel au vrai sens du terme, qui accueille les visiteurs avec chaleur et joie. Après son baccalauréat, il obtient son diplôme de technicien supérieur en tourisme à l'institut de Sonatrach à Hydra. «Pour moi, cela n'était nullement un choix anodin car j'ai toujours aimé voyager dans le passé à travers l'héritage culturel, en particulier les monuments.» Par la suite, il a travaillé pour une agence de voyages, une expérience avortée : «J'étais insatisfait de cette activité professionnelle et j'ai décidé donc de changer de métier pour devenir guide culturel afin d'accompagner les visiteurs dans leur découverte des sites touristiques et des vestiges de notre patrimoine.» Une aubaine pour lui ! Il a eu l'opportunité d'intégrer un site historique vieux de 354 ans. C'est tout ce dont avait besoin Riad pour pouvoir nouer contact et faire revivre ce monument. «Et c'est merveilleux car je fais la présentation du lieu tout en transmettant l'histoire d'un patrimoine sous toutes ses formes, qu'elles soient matérielles ou immatérielles. Et je permets ainsi au visiteur, durant la visite, grâce aux données historiques, architecturales et archéologiques, de mieux comprendre notre héritage civilisationnel», renchérit Riad tout en regardant ce fort donnant l'impression qu'il le redécouvre encore une fois. Les journées du guide culturel se suivent sans se ressembler. Elles commencent à 9h en hiver pour finir à 17h. Durant la saison estivale, elles démarrent à 10h pour se clôturer à 18h. Riad se place à l'accueil du fort en attendant ses hôtes, qui pour la plupart ne s'annoncent pas. C'est au gré du temps et des promenades. Il travaille à la demande des visiteurs, il peut être amené à raconter les lieux ou pas. «Il y a des touristes qui préfèrent visiter sans le guide. Je reste non loin d'eux, je me fais discret tout en apportant des éclaircissements à leur demande», relève Riad. Donc, après le payement des droits d'entrée, qui sont des plus modiques, soit 40 DA par personne adulte et gratuit pour les enfants, Riad raconte l'histoire du site et les différentes civilisations qui y sont passées, transmet sa connaissance et tente de répondre à toutes les questions. Avec la paysagiste et les agents de sécurité, un vrai travail de groupe apparaît : propreté et sécurité sont les mots d'ordre. Riad nous parle non sans fierté de la noblesse de son métier : «J'estime qu'être guide culturel est un véritable don : transmettre un savoir et une page d'histoire de notre héritage culturel et historique, qu'il soit local ou national, n'est pas rien. Il s'agit de conserver cet héritage, le protéger et le préserver. A la fin de la journée, on se sent bien et c'est gratifiant de se sentir utile. Avec toute l'équipe, tout au long des journées de travail, on a tenté de sensibiliser et de transmettre une partie de notre savoir. Et cela me comble de joie.» Une joie qu'il partage avec tous les types de visiteurs, familles, couples, délégations étrangères, éléments de corps d'armée, enseignants, étudiants, universitaires, professeurs, chercheurs ; et quel que soit leur âge, ils repartent satisfaits de leur visite. A ce sujet, Riad relève : «Ce sont des personnes curieuses voulant découvrir une partie de l'histoire de notre pays. Durant les visites guidées, parfois. J'ai la chance de rencontrer des personnes formidables qui me redonnent confiance en la génération montante, et elles sont tellement passionnées qu'elles m'apportent un plus en matière de connaissance du site. Ce qui m'épate, ce sont les réactions des enfants qui participent d'une manière active à la visite. Et parfois, je reste sans mot car ce sont eux qui me donnent souvent des informations et alimentent la visite.» Comme tout lieu historique, des anecdotes et des légendes sont racontées. Le fort de Tamentfoust ne déroge pas à la règle. Riad nous confie son secret : des revenants qui rôdent la nuit, des senteurs de café et de mets arrivent jusqu'aux narines des gardiens de nuit qui en ont même aperçus quelques-uns avec le clair de lune. Vous êtes prévenus, visitez le fort de Tamentfoust à partir de 9h ou 10h, sinon vous trouverez les portes closes au-delà de 17h ou 18h. Bonne visite avec Riad !