Dans le faubourg est de la capitale de Bordj El Kiffan, se dressent les bâtiments qui abritent le siège de la représentation de la firme allemande de premium, BMW, la société algéro-émiratie Luxury Motor Works (LMW). Seuls des oriflammes aux couleurs de la marque indiquent la présence de BMW sur cet axe routier à grande affluence. On est loin des standards et des exigences du constructeur. Et pour cause, le manque d'agrément définitif constitue un blocage à de lourds investissements en perspective. Alain Sykora, directeur général de LMW, apporte d'emblée les précisions nécessaires : «On est actuellement dans l'attente de la délivrance de cet agrément définitif qui nous permettra alors d'engager les importants travaux d'aménagement de notre siège. Comme vous le constatez, nous avons dans une première phase ouvert un atelier de service après-vente avec plusieurs postes de travail pour répondre à la demande de nos clients et surtout leur assurer une prise en charge dans le respect des procédures de la marque.» Une priorité, le service après-vente En effet, l'immense site de Bordj El Kiffan abrite actuellement une structure d'entretien et de réparation ainsi qu'un magasin de pièce de rechange. En guise de bureaux d'accueil provisoires, des chalets confortables permettent de recevoir les clients dans la convivialité et d'être pris en charge par un personnel technique formé aux spécificités de BMW et de Mini. Des ingénieurs algériens veillent à l'efficacité des différentes opérations entamées sur les véhicules. On relève actuellement dans ces installations provisoires une fréquentation de l'ordre de 6 à 8 clients par jour pour des interventions qui varient entre les révisions routinières et les lourdes opérations de réparation, dont certaines auront nécessité, nous apprend-on, jusqu'à 8 heures de travail, conséquence de précédentes interventions auprès de garagistes non agréés. Les équipes de professionnels, techniciens, ingénieurs et conseillers en service après-vente formées par LMW tentent de réhabiliter l'image de la marque en Algérie après le retrait de l'ancien représentant et les déboires vécus par les clients. Et dans l'attente des nouvelles installations, une approche client est mise en œuvre par LMW pour rassurer les clients algériens et rétablir les ponts de la confiance avec eux. Revenant sur la non-délivrance de l'agrément, le DG de LMW évoquera un obstacle de taille auquel fait face sa société, en l'occurrence l'exigence énoncé par le nouveau cahier des charges sur le GPL. Il nous fera part de la difficulté qu'il rencontre pour se conformer à cette disposition en raison de l'inadaptation du système proposé actuellement par l'entreprise en charge de cette tâche, Ghazal, avec les moteurs de nouvelle génération à injection directe qui équipent notamment les véhicules BMW. A cela s'ajoute le rejet du constructeur de cette carburation au GPL. Une alternative au GPL «Néanmoins, dira M. Sykora, nous proposons des solutions modernes et encore plus performantes tant en économie de carburant, en émission de gaz toxiques et en puissance. C'est notamment les moteurs hybrides avec l'alternative électrique et dont le rapport qualité/prix sera compétitif.» Il citera le cas du nouveau BMW X5 xDrive40e qui est le premier véhicule hybride rechargeable de série de la marque et qui affiche une puissance cumulée de 313 ch fournie par un moteur essence à technologie BMW TwinPower Turbo et par un moteur électrique synchrone et qui se distingue surtout par un niveau de consommation de 3,4 litres aux 100 km en cycle mixte. Il ajoutera aussi : «Il faut que la loi change et s'adapte aux nouvelles technologies lancées par les constructeurs automobile.» Abordant le point relatif à l'activité industrielle, le responsable de la société algéro-émiratie dira : «Nous attendons plus de clarifications de la part des autorités sur ce qui est attendu à travers cette clause. S'agit-il de l'assemblage en CKD, en SKD, la fabrication de composant...?» Pour Alain Sykora, la présence de BMW et de Mini en Algérie est on ne peut plus confirmée, «les actionnaires de LMW sont optimistes quant à l'avenir du marché de l'automobile en Algérie. Leur volonté de rester est intacte mais ils préfèrent attendre pour avoir une meilleure visibilité et assurer un meilleur retour de la marque». Il est à rappeler que Luxury Motor Works est une joint-venture créée en 2014 entre le groupe Mehri et le groupe émirati Abu Dhabi Motors.