Droits TV Premier League : le match va bientôt débuter en France C'est le feuilleton annoncé de cette saison entre beIN Sports et Canal+, à savoir la mise en jeu des droits de la grande et somptueuse Premier League, le championnat anglais de la démesure, le graal de tout diffuseur sportif qui s'ambitionne leader. Alors que le début de l'appel d'offres serait imminent selon l'Equipe, tour d'horizon des forces en présence et des enjeux pour chaque diffuseur. On ne peut pas qualifier la situation actuelle du groupe Canal+ de très sereine. Après un été marqué par la bruyante prise de contrôle de Vincent Bolloré sur la chaîne cryptée, une perte de la Premier League serait un coup très sévère porté au groupe, le championnat anglais étant l'un des principaux vecteur d'abonnements. D'autant plus, la faible liste de droits ne pourrait absorber une telle perte pour le groupe qui se retrouverait avec une grille de Canal+Sport bien vide sans les 10 matchs (annoncés) par semaine. De son côté, beIN Sports semble avoir tout à gagner dans l'affaire. Le groupe qatari dispose de 3 des 4 principaux championnats européens en exclusivité lui permettant de solidifier son socle de 2,5 millions d'abonnés. Avantage Canal ? L'appel d'offres semble néanmoins plus propice à Canal+. En effet, la chaîne cryptée a, depuis 2012, toujours conservé les droits qu'elle désirait, à l'image du précédent appel d'offres du championnat anglais, remporté au prix d'un doublement de la facture jugé largement nécessaire à l'époque. Aussi, le groupe opte depuis plusieurs mois pour une politique de rationalisation des dépenses, se séparant d'une grande partie des droits mineurs, et taillant dans la masse salariale. L'arrêt prématuré du contrat liant le groupe au basket français (ProA) fera économiser 10M€ par an, la perte de la Série A et de la Bundesliga 11M€, le football africain quelques millions. Ces économies devraient permettre à Canal+ d'augmenter l'enveloppe pour répondre à l'appel d'offre, et ce, avant même un éventuel apport de l'actionnaire qui pourrait alors clairement affirmer son ambition pour le groupe, si elle n'est pas nulle. Enfin, à l'image de la Formule 1, Canal peut se prévaloir d'une couverture complète de qualité. Si l'argument du chéquier prévaut du côté de la ligue anglaise, les nombreuses années de travail en commun pourraient bien aider la chaîne cryptée au moment voulu. BeIN ne pourra pas, contrairement à la Série A et à la Bundesliga, utiliser des contrats internationaux pour subtiliser les droits avant même que la concurrence n'ait le temps d'émettre une offre. Aussi, ce type de contrat coûteux et national, n'est pas ce que préfère la filière française du géant qatari. Il sera difficile financièrement de s'aligner, même au montant actuel. En effet, on estime à l'heure actuelle le coût des droits pour la saison 2016-2017 à plus de 400M€, pour environ 270M€ de recettes (hors publicité et autres) sur une base de 2,5 millions d'abonnés. Sur la même saison, et sans Premier League, Canal+ dépenserait environ 700M€ en droits sportifs à l'heure actuelle. L'exclusivité sur beIN Sports impliquerait un coût de grille deux fois supérieur aux recettes, montage financier de plus en plus délicat à justifier devant la justice, compte tenu également des appuis politiques dont Canal+, premier mécène du cinéma français, dispose. Le scénario du partage ? Reste, au-delà de la bipolarité de l'exclusivité, la possibilité d'une entente entre les deux diffuseurs. Cela permettrait aux deux diffuseurs de sortir gagnants d'un statut quo. Canal+ éviterait de casser sa tirelire tout en conservant ses abonnés, et beIN Sports pourrait largement communiquer sur les 6 plus grands championnats européens. Les derniers appels d'offres sur les droits de Ligue 1 et de Top14, où l'on s'attendait à une guerre sans merci, ont été renouvelés à des montants loin des attentes des vendeurs. Plusieurs choses peuvent laisser croire à ce pacte de non-agression comme le retrait du Qatar cette année du Top 10 des actionnaires Vivendi, qui laissait penser à l'époque à un moyen de pression lors du lancement de beIN Sports en France, ou le projet récent «BlueCongo» une joint-venture entre le groupe Bolloré et l'Etat du Qatar lancé cet été. Alors, flambée des prix ou statu quo ? Canal sauvé ou Canal en danger ? Partage des affiches entre Canal et beIN ? La réponse devrait arriver dans les prochaines semaines, la Premier League étant actuellement en négociations aux quatre coins du globe Sénégal : Canal+ massivement piraté Sébastien Punturello, le directeur de Canal+ Sénégal a fait savoir, lundi 12 octobre 2015, lors d'un séminaire sur la réforme de la Brigade nationale de lutte contre la piraterie et la contrefaçon (BNLCP), que la chaîne cryptée était massivement piratée au Sénégal. Selon lui, plus de 400 000 foyers sénégalais paient pour regarder illégalement des chaînes de télévision. «400 000 foyers reçoivent des chaînes de télévision pour lesquelles ils payent sans que cela ne soit du domaine légal (...) Si on convertissait 20 % de cette offre illégale dans notre activité, cela générerait pour l'Etat 4 milliards de ressources par an», a estimé Sébastien Punturello. Le patron de Canal+ au Sénégal a soutenu que le fléau concerne tous les acteurs de l'audiovisuel. Il a indiqué que le piratage implique «la redistribution des chaînes par les réseaux câblés, la distribution de certaines chaînes par des réseaux MMDS ou l'utilisation de décodeurs contrefaits ou de décodeurs dont la commercialisation n'est pas autorisée au Sénégal». M. Punturello a observé que le Sénégal dispose «d'un cadre juridique protecteur qui punit le vol de la propriété intellectuelle et de l'image, mais ce qui pose problème, c'est l'exécution des décisions de justice car on n'est pas dans l'instantanéité souhaitée pour que le vol constaté s'arrête». Canal+ mise sur le marché africain pour sortir du marasme en France. Le groupe, qui est dirigé par Vincent Bolloré, vise, à court terme, 5 millions d'abonnés sur le continent. Un bouquet «beIN» HD et 4K pour bientôt Plusieurs sources nous signalent l'apparition d'une série de chaînes «beIN» (dont une chaîne beIN Sports 4K) sur le satellite Eutelsat 25B / Es'hailSat 1 laissant supposer la naissance d'un bouquet du groupe qatari beIN Media Group. Quelques jours après l'arrivée des boucles vidéos de test «beIN MOVIES» sur le satellite Eutelsat 25B / Es'hailSat 1, deux de nos lecteurs nous signalent l'arrivée de plusieurs chaînes sur d'autres fréquences du même satellite : beIN Sports 1 HD à 24 HD beIN Max 1 à 10 HD beIN News HD beIN Sports TLC HD beIN Movies 1 HD beIN Movies 2 HD beIN Movies Fantasy HD beIN Movies Syfy HD beIN Movies Horror HD beIN Movies Comedy HD beIN Movies Action HD beIN Movies Kids HD beIN Séries 1 HD beIN Séries 2 HD beINPushs beIN Kids HD beINDocumentary HD beINHistory HD beINPurchases HD beIN 4K Test UHD beIN SPORTS 4K UHD. Cette liste de chaînes pourrait composer, au moins en partie, le bouquet TV que le groupe beIN Media serait en train de développer depuis plusieurs mois pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Si pour l'heure rien n'est encore officiel, un lancement serait prévu au Moyen-Orient pour le 1er novembre 2015. Une date à prendre au conditionnel, beIN Media Group restant silencieux sur ce sujet.