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C'est ma vie
Khial ellil
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 11 - 2015


Par M. Zenasni
Qui se souvient de ces chemins qui montent vers «les grottes Boudghene» ? C'est ainsi qu'on appelait ce petit hameau situé au pied du plateau de Lalla Setti qui ne comptait pas plus de 2 000 habitants au début du siècle. Si Abdelkrim, l'homme qui venait des confins du Sahara, avait l'allure d'un derwiche.
C'est dans ce quartier qui m'a vu naître que j'ai passé mon enfance et une bonne partie de ma jeunesse. Il m'arrive souvent d'arpenter le chemin de «la Sipa», une ancienne caserne des CRS, pour revoir les quelques rares amis qui sont restés, mais aussi pour revoir la maison de mes aïeuls. Ce pèlerinage est devenu pour moi une obligation et en même temps une sorte d'évasion vers le passé, un passé qui me rappelle les jours sombres de la colonisation, le début de ma scolarité à l'école Bel-Air en automne de l'année 1954.
A chaque visite, je revois ces visages familiers : de petites gens qui sont restés fidèles au pueblo. Certains sont partis et ne sont jamais revenus de leur lointain pays d'exil, d'autres reviennent à l'occasion des fêtes religieuses, mais le souvenir de certaines personnes est toujours là.
Bien sûr, il ne faut pas oublier les Fahchouch, Nehari, Ould Sef Mohamed Seghir et bien d'autres jeunes qui ont fait offrande de leur jeunesse à la Révolution et qui n'ont pas vu se lever l'aube de l'indépendance. Cependant, un personnage faisant partie de cette génération de nos aînés n'est pas passé inaperçu pendant toute sa vie. Si Abdelkrim, l'homme qui venait des confins du Sahara, fascinait la population. Je me souviens encore de celui qu'on appelait khial ellil (l'ombre de la nuit). Ce personnage avait l'allure d'un derwich, tout le monde l'appelait Si Abdelkrim.
Les habitants de Boudghene se souviennent encore de cette frêle silhouette qui devenait une ombre furtive à la tombée de la nuit. Mais qui était donc cet homme au visage sombre et au regard lointain? Personne ne pourra le dire. Tout ce qu'on sait de Si Abdelkrim, c'est son pouvoir, un pouvoir mystérieux. Quand il prédisait quelque chose en murmurant des versets du Coran, toute la population retenait son souffle. Il ne parlait jamais pour ne rien dire. Parfois, on l'entendait de loin au milieu de la nuit interpeller des gens qui n'ont jamais existé. Non ! Si Abdelkrim n'est pas un fou, il nous rappelle pourtant un personnage de roman, Moha le sage, Moha le fou de Tahar Benjelloun.
Une nuit d'hiver, juste après le déclenchement de la Révolution, alors que le couvre-feu a été instauré par les autorités coloniales dans tous les quartiers de la ville, un hurlement humain brisa le silence de cette nuit froide. Khial ellil criait de toutes ses forces comme pour implorer le ciel. Le lendemain, tout le monde parlait de cette nuit agitée. Qu'allait-il se passer après cette nuit où Si Abdelkrim a déversé toute sa colère ? L'inquiétude commençait à gagner tout le village. Tout le monde avait peur, l'imam de la mosquée, dans un souci de rassurer et d'épargner aux habitants un quelconque malheur, avait demandé aux fidèles d'accomplir la prière de la peur, salat el khaouf. Un mois s'écoula et aucun incident ne fut signalé. Mais au bout du 40e jour, Boudghene allait sortir de l'anonymat.
Le printemps s'annonçait sur les hauteurs de Lalla Setti, une première couche de verdure recouvrait déjà la falaise qui domine toute la vallée de Tlemcen de ses 1 200 m d'altitude.
Nous sommes au mois de mars de l'année 1958, les jeunes âgés d'à peine 20 ans avaient tous rejoint le maquis et la guerre faisait rage sur les monts Fillaoucen. Boudghene entretemps est devenu le fief des moussebeline et des fidayîne. n


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