Le Real Madrid est sous pression avant de recevoir le FC Barcelone pour un clasico à fort enjeu aujourd'hui (18h15 à Alger) au sommet du Championnat d'Espagne, dans un contexte d'autant plus tendu que la sécurité sera renforcée après les attentats de Paris. Le déploiement au stade Santiago-Bernabeu de quelque 1 200 policiers, six fois plus que d'habitude, a accaparé les esprits avant ce sommet du football mondial, programmé pour la 12e journée de Liga. Au point d'occulter le retour attendu de la star Lionel Messi après deux mois de blessure. Même si le gouvernement espagnol n'a fait état d'«aucune menace spécifique», toutes les précautions devraient être prises pour encadrer cette affiche classée «à haut risque», match de clubs le plus regardé au monde avec au moins 500 millions de téléspectateurs. Une minute de silence sera aussi organisée en hommage aux 129 personnes tuées le 13 novembre dans la capitale française. Sur la pelouse, la tension sera aussi à son comble. Ce 231e clasico de l'histoire s'annonce capital entre le leader barcelonais (1er, 27 pts) et son dauphin madrilène (2e, 24 pts) : l'éventuel vainqueur prendra les commandes du classement et un ascendant psychologique. «La rivalité est immense», a résumé l'attaquant madrilène Gareth Bale. «Cela ajoute de la pression sur le terrain, cela rend ces matchs si spéciaux et palpitants.» «Un coup de fouet au moral» Toute défaite reléguerait le Real à six longueurs des Catalans. Un tel écart si tôt dans la saison ferait vaciller l'entraîneur madrilène Rafael Benitez, déjà critiqué pour sa première défaite de la saison, à Séville le 8 novembre (3-2), et ses choix tactiques plutôt frileux. Son équipe affiche pourtant la meilleure attaque de Liga (26 buts) devant celle du Barça (25) et la deuxième meilleure défense (7 buts encaissés) derrière celle de l'Atlético (6 buts). Mais le club merengue a souvent été sauvé par son épatant gardien Keylor Navas et n'a pas su profiter de la blessure au genou gauche de Messi pour s'échapper au classement. De fait, en l'absence du quadruple Ballon d'Or argentin, le Barça a tenu son cap grâce à Neymar, actuel meilleur buteur de Liga (11 buts), et Luis Suarez (9 buts). Dans un stade Bernabeu qui devrait conspuer l'entraîneur barcelonais Luis Enrique ou le défenseur Gerard Piqué, un match nul samedi suffit aux Catalans pour conserver leur première place et leur bonne dynamique. Mais ils peuvent aussi frapper fort s'ils s'imposent. «Ce (match) n'est pas décisif mais il peut donner un coup de fouet au moral», a souri jeudi le capitaine barcelonais Andres Iniesta. Messi et Benzema, les inconnues L'inconnue est de savoir si Messi jouera d'entrée. Ce serait une prise de risque et Luis Enrique préférera peut-être lancer l'Argentin en fin de rencontre, comme il l'avait fait avec succès en septembre, déjà à Madrid, contre l'Atlético (victoire 2-1). Côté madrilène, l'effectif est au complet pour la première fois de la saison mais l'interrogation concerne Karim Benzema. Si «Benz» est dans le onze de départ, le trio «BBC» (Benzema-Bale-Cristiano Ronaldo) aura enfin l'opportunité de briller ensemble après un début de saison sur courant alternatif. Cela rééquilibrerait les pronostics dans ce choc planétaire entre le vainqueur de la Ligue des champions 2014 et son successeur en 2015. Devant sa télévision, l'Atlético Madrid suivra la rencontre avec attention : les «Colchoneros» (3e, 23 pts) sont en embuscade derrière le duo de tête. Et l'attaquant français de l'«Atléti» Antoine Griezmann, dont la sœur a survécu aux attentats, aura sans doute à cœur de revenir au terrain demain soir face au Betis Séville (20h30).