La visite du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Noureddine Bedoui à Constantine a dû être écourtée en raison des événements tragiques qui se sont produits à Ouargla, hier vers six heures du matin. En s'apprêtant à entamer la deuxième journée de sa visite, la décision d'écourter cette dernière à l'effet de se rendre sur les lieux du drame de Ouargla a été prise par le ministre, en concert avec les services de la présidence. Ceci ne l'a pas empêché pour autant de faire quelques haltes inscrites au programme de sa visite à Constantine, attendant l'arrivée du ministre de la Santé qui devait l'accompagner à Ouargla, mais l'esprit était déjà ailleurs, car l'on s'attelait à partir d'Alger à concocter cette visite, et ce n'est qu'à midi qu'il stoppe net son périple constantinois pour se rendre à l'aéroport Mohamed-Boudiaf. Sur place, l'avion avait déjà atterri et l'on apercevait le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, venu d'Alger pour accompagner le ministre de l'Intérieur. Sur place, Noureddine Bedoui formulera ses excuses aux présents : «Je suis vraiment désolé pour cet impair mais ce sont les événements qui viennent secouer un camp d'immigrés dans la wilaya de Ouargla qui m'incitent à me rendre immédiatement sur les lieux en compagnie du ministre de la Santé, ceci sur instruction express du président de la République» et d'ajouter : «Concernant l'état des lieux, je ne saurais vous dire davantage que ce qui a été rapporté par la presse, en tout cas, le bilan avancé est en soi un drame qui nous incite à s'enquérir d'abord de l'état des lieux et, partant, prendre les décisions qu'impose la situation. La veille, sa visite à Constantine qui s'annonçait déjà exceptionnelle en raison de points inscrits au programme touchant l'ensemble des communes de la wilaya devait se conclure par une rencontre avec les élus locaux, exécutif, parlementaires et représentants de la société civile où il devait notamment faire part de directives et autres annonces. Une trentaine d'escales entre inaugurations et poses de premières pierres, inspection quant à la mise en exécution de l'administration biométrique, telle semblait être la mission de deux jours du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, à Constantine. A chacune de ses haltes, il ne manquera pas de reprendre avec force détails tous les efforts consentis par l'Etat, au seul profit du citoyen. Au niveau du centre administratif de Ali-Mendjeli, il reprendra tel un leitmotiv : «Toutes les actions du gouvernement s'articulent autour des préoccupations du citoyen, nous voulons, selon les directives, presque au quotidien du président de la République, répondre aux attentes du citoyen, d'abord par une administration forte et efficiente pour alléger les souffrances de ces mêmes citoyens comme pour le dossier du logement qui, à lui seul, ne peut que refléter l'engagement de l'Etat au profit du peuple» et d'ajouter : «Un citoyen fort génère un Etat fort». La nouvelle ville Ali-Mendjeli est citée comme exemple : «C'est l'exemple type de réussite à travers les efforts du gouvernement. Une ville qui n'existait pas, il y a à peine quinze ans et qui, aujourd'hui, abrite plus de quatre cent mille habitants avec tous les édifices publics nécessaires à une ville de cette dimension.» Sauf que le ministre a fait l'impasse sur le statut de cette même ville qui continue de dépendre administrativement d'une commune de moindre envergure sur tous les plans. Il se contentera de dire comme d'autres ministres l'ont fait : «Nous comptons lui donner un statut qui sied à son rang dans la prochaine réorganisation territoriale», un vœu qui date depuis des années déjà. Sur un autre registre, mais toujours dans le même état d'esprit de cette visite, le ministre devait apostropher quelques citoyens au niveau du centre-ville de Constantine pour distiller le vrai sens de sa visite et déclare à l'adresse de ces derniers : «Voyez-vous, tout ce qu'entreprend l'Etat, ce sont vos institutions et il y va de votre devoir de les protéger par un sens de civisme qui doit guider tous vos comportements dans cette conjoncture difficile où des menaces diverses guettent notre pays et il vous appartient en tant que citoyen d'y faire face.» De retour à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, le ministre avait accordé une importance toute particulière à la présentation des nouvelles zones d'activités. En effet, trois zones sont ainsi créées, générant plus de mille lots. Sur ce point, le ministre dira : «C'est très important cette histoire de foncier, je pense avec ces créations, le problème est résolu, surtout que vous les avez parcellés en de petites surfaces qui vont profiter à plusieurs candidats.» Concernant le dossier du logement et selon les explications fournies par le directeur du logement, Mohamed Bendou, avec un programme de plus de 135 000 logements, tous types confondus dont 43 000 sont en cours de réalisation, le ministre dira «là aussi, l'Etat n'a pas d'efforts pour venir à bout d'une crise qui a longtemps pénalisé le citoyen et à la faveur de toutes ces réalisations et l'éradication de l'habitat précaire à hauteur de 90%, nous ne pouvons que nous réjouir».