Victorieuse mercredi dernier devant le Mali, un des favoris de cette compétition qualificative pour les JO-2016, l'EN algérienne, qui a concédé le nul lors de la première étape de cette phase de poules contre l'égypte, n'est pas encore qualifiée aux demi-finales. Ce soir, face au Nigeria, coleader, les protégés de Schurmann n'ont pas droit à l'erreur. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - Et pour cause ! Alors qu'elle pensait avoir accompli le plus dur en écartant le rival malien, l'EN algérienne s'est vu rappelée à l'ordre quelques heures plus tard, mercredi soir. L'issue de la seconde rencontre du jour, entre l'égypte et le Nigeria (2-2) a tout remis en cause. Avec 4 points, leader de la poule B grâce à un meilleur rapport offensif que le Nigeria (+2 en faveur des Algériens contre +1 pour les Nigérians), l'Algérie n'a plus la certitude de passer en demi-finales. Mathématiquement, la situation dans le groupe B est confuse. L'Algérie ou le Nigeria (4 points après deux rencontres) peuvent se qualifier ensemble quelle que soit l'issue de leur rendez-vous de ce soir sur la pelouse de l'ex-stade de l'Amitié de Dakar. Pour autant, leur sort en commun dépend de l'issue du match égypte-Mali prévu, à la même heure, au stade de Mbour. Si les Egyptiens, classés 3e avec deux points, s'imposent par n'importe quel score, ils décrochent un des deux billets pour les demi-finales. Alors, les calculettes vont être tirées pour désigner qui, en cas d'un partage de points dans le match de Dakar, de l'Algérie ou du Nigeria restera au Sénégal. L'article 68.2 du règlement du tournoi final (voir encadré) sera préjudiciable aux Nigérians qui peuvent se faire éliminer dans le cas où ils seront tenus en échec aujourd'hui par l'Algérie auquel cas viendrait s'ajouter un succès des Egyptiens, face au Mali, par plus de 2 buts d'écart. Une probabilité plus que possible tant les Aiglons du Mali évolueront sans la moindre contrainte sinon celle de faire honneur aux couleurs. Ce qui est difficile de réaliser pour un groupe de joueurs complètement démobilisés suite à leur élimination dès la deuxième journée. Le physique primera-t-il ? D'où la motivation supplémentaire qui animera ce soir les joueurs de Samson Siasia. Un ensemble nigérian qui pouvait décrocher son sésame dès mercredi soir si ce n'était la légèreté avec laquelle ils ont négocié leur sortie face aux Egyptiens. En effet, après un premier acte à leur entier avantage, matérialisé par deux penalties transformés par Etebo Oghenekaro, les joueurs de Siasia aborderont la seconde période avec une déconcertante naïveté. Les poulains n'en demandaient pas tant pour revenir rapidement au score par Ramadan Sobhy (46') avant de rétablir l'équilibre par Mahmoud Sayed (51'). Et encore ! L'égypte avait les moyens de prendre les trois points du match sans que personne ne crie au scandale tant leur emprise était manifeste durant la seconde mi-temps. Les Nigérians ont, outre leur insolente manière de jouer, surtout baissé les bras sur le plan physique, incapables de repousser les vifs et volontaires Egyptiens. La fatigue n'est pas la seule anomalie qui explique leur rendement durant les deux premières sorties, particulièrement au retour des vestiaires. C'est à ce niveau, peut-être, que les Algériens devront «investir» pour tenter l'exploit de faire mieux que le Mali et l'égypte réunis. Celui de battre le Nigeria et de passer allègrement, sans se soucier du match de Mbour, au second tour. Une mission délicate qui a besoin d'une débauche d'énergie extraordinaire. Les camarades de Ferhat qui avaient laissé des tonnes d'énergie lors de leurs deux premiers matchs, livrés par une chaleur suffocante et sur pelouse dure (les blessures de Gaâgaâ et d'Amokrane y sont dues principalement à cause de l'état déplorable du terrain du stade de Mbour), se devront de sortir un autre match où la solidarité, l'abnégation et l'application des consignes seront à l'épreuve. Avec l'autre contrainte que constituera l'état aussi déplorable de la pelouse (dite naturelle) du stade Léopold-Sédar-Senghor de Dakar, mettre du cœur ne sera pas la seule arme avec laquelle les hommes de Schurmann vont devoir aborder la rencontre, qualifiée par Abdelhafid Tasfaout de «finale». Le meilleur buteur de l'EN A assure même que le plus dur est de préserver les buts et profiter des opportunités, qui ne seront peut-être pas nombreuses, pour faire la différence.