Si dans la poule A, la Tunisie et le Sénégal, qui s'affrontent aujourd'hui dans un match déjà qualificatif aux demi-finales, semblent prendre une sérieuse option, le groupe B où évolue notre sélection olympique n'a pas livré tous ses secrets au lendemain de la première levée, dimanche à Mbour. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - Les Nigérians de Samson Siasia ont, certes, décroché les trois points de la victoire face aux Aiglons du Mali, grâce notamment à un doublé de l'attaquant du CS Sfaxien Ajayi et une troisième banderille de Mohammed Usman, mais ce succès fut long à se dessiner. Les Maliens, menés 0-3 après quarante-cinq minutes de jeu, ont su, durant la seconde mi-temps reprendre du poil de la bête. Malheureusement, les poulains de Cheikh Oumar Kome n'ont pu renverser complètement la vapeur. Deux réalisations, œuvres de Niane Adama et Abdoulaye Diarra, n'ont pas suffi pour priver les Nigérians d'un premier succès ô combien important dans la course aux deux sésames pour les demies. Une quête que les deux sélections arabes de cette poule sont loin d'atteindre. Leur partage, dimanche après-midi a plutôt souri à leurs deux concurrents subsahariens. Si bien que l'optimisme affiché par les deux sélectionneurs de l'Algérie, le Suisse Pierre-André Schürmann, et de l'Egypte, Houssam El-Badry n'avait plus d'être. Le technicien suisse «satisfait du résultat» osera même affirmer que «nous avons bien joué et avons réussi à revenir au score». Or, du beau jeu, les camarades de Kenniche n'en ont produit que par petites séquences, les Egyptiens ayant, non seulement monopolisé le cuir, fait cavalier seul et leur stratège Mahmoud Souleiman alias Kahraba s'est permis le luxe, à plusieurs reprises, de passer en revue aussi bien les éléments du milieu que ceux de la défense algérienne. Les Verts, très mal positionnés sur le terrain, avaient les moyens de mieux faire. Sur le plan individuel, des joueurs comme Ferhat, auteur de l'égalisation, et Meziane, qui a raté le but de la victoire, ont apporté la preuve que l'équipe est techniquement valable. Néanmoins, pour transformer cette supériorité technique individuelle en suprématie collective, la condition physique et la cohésion du groupe se devaient d'être au point. Le travail effectué depuis août 2014 ne semble pas avoir, en tout cas, donné les fruits espérés et par Schürmann et par ses employeurs. Le Mali jouera son va-tout Désormais mieux renseigné sur les capacités de son team et celles des prochains adversaires durant ce premier tour de la CAN, le sélectionneur des Verts se doit de réfléchir aux formules adéquates en mesure de transformer son team. Demain, face au Mali, la mission de Salhi et compagnie s'annonce plus délicate. Plus compliquée d'autant qu'il s'agira d'un adversaire très athlétique et qui manie parfaitement le cuir. C'est aussi un ensemble malien qui se présentera sur la pelouse du stade Caroline-Faye avec la ferme intention de l'emporter. Le rendez-vous à ne pas manquer, en somme. Schürmann qui a emmené au Sénégal un ensemble physiquement diminué se doit surtout d'apporter les solutions efficientes. Le forfait de Gagaâ, blessé au genou, et le rendement moyen des attaquants lors du premier match face à l'Egypte vont devoir inciter le coach suisse à revoir son dispositif. S'il est quasiment exclu de voir Oussama Derfalou intégrer l'effectif de départ face aux Maliens, la présence de Zakaria Haddouche sera la bienvenue. Le virevoltant ailier sétifien a suffisamment de qualités (puissance et vitesse) pour dérouter une arrière-garde malienne par trop lourde. Renforcer le couloir droit de la défense sera aussi un souci à ne pas négliger. Face à l'Egypte, le frêle Benghit a eu toutes les peines du monde à contenir les assauts des avants égyptiens. Pas suffisamment armé physiquement, le défenseur du Paradou AC a également paru affecté par la forte chaleur mais surtout par la vivacité de ses vis-à-vis. Le «Panucci» algérien peut, par contre, offrir des solutions offensives, lui l'arrière droit de formation qui a été reconverti en ailier droit à cause justement de son petit gabarit. Une redistribution des rôles s'impose, de toute manière, pour éviter les errements constatés lors de la sortie de dimanche face aux Egyptiens qui avaient évolué, à l'instar de nos joueurs, la peur au ventre. C'est cette impression de mal faire que les poulains de Schürmann doivent évacuer. Le Mali a, certes, les moyens et la volonté de revenir dans la course à la qualification. N'empêche que les équipiers de Kenniche ont les vertus essentielles pour ambitionner une première victoire lors de cette CAN. C'est, en définitive, tout le mal qu'on souhaite à cette sélection appelée à concrétiser un rêve vieux de 35 ans.