Les élus du RND à Guelma, avant même le dépouillement des bulletins du scrutin sénatorial, peuvent pavoiser et, pourquoi pas, faire la fête. Puisque d'après eux, leur candidat va, à coup sûr, remporter les prochaines sénatoriales. Chez la famille de la formation politique d'Ahmed Ouyahia, on n'envisage même pas une petite résistance qui pourrait donner un résultat étriqué, face au candidat de l'ancien parti unique. Bien au contraire, «on s'attend à une victoire sous forme de raz-de-marée, comme cela a été lors des scrutins précédents», affirme un élu local d'obédience RND. Dans les milieux politiques guelmis, personne ne croit au miracle. C'est dire que la chose est d'avance pliée, et déjà, le candidat de ce parti peut savourer une victoire qui sera acquise aisément, en cette fin d'année «en raison des difficultés rencontrées par la direction du FLN à imposer une certaine discipline à ses troupes», ajoute-t-il. Il s'agit d'un véritable forcing exercé par des affairistes locaux afin d'obtenir un statut, qui attise toutes les convoitises, en raison des avantages qui vont avec. Mais pour les Guelmis, cette échéance électorale risque d'être un non-évènement. Ces derniers estiment que leurs élus ont presque échoué dans leurs missions, «notamment ceux qui ont conquis le pouvoir par les fausses promesses, la lutte d'influence...», déclarent-ils, précisant que «cela conduit à chaque échéance électorale au dégoût de la politique». Mais de l'avis général, certains parlementaires se servent surtout de leur position pour retrouver, au passage, une situation financière très confortable, au lieu de servir et protéger leurs électeurs. Ils sont d'ailleurs préoccupés beaucoup plus par leur rémunération que par le quotidien du citoyen. Ces comportements qui affectent la conscience politique font-ils le lit de ce dégoût ? Si certains pensent aujourd'hui que l'heureux élu des prochaines sénatoriales sauvera les meubles en jouant pleinement son rôle de représentant légitimé par l'urne, on peut douter de ses capacités réelles à pouvoir s'acquitter de sa fonction de parlementaire. Outre le fait que l'on peut exprimer les plus grands doutes sur cette possibilité, à la suite des bilans peu reluisants des mandats précédents. À l'heure où les Guelmis estiment que le statut de parlementaire n'a jamais été aussi contesté, on imagine mal comment le futur sénateur pourrait être le fer de lance pour mener à bien sa mission.