Le groupe Ival et son partenaire industriel Iveco ont réuni jeudi à Alger plus d'une cinquantaine de sous-traitants dans la perspective d'un partenariat dans le cadre de l'usine de montage de véhicules industriels dont l'entrée en production est prévue pour la fin 2016, dans la wilaya de Bouira. Cette rencontre a eu lieu dans le cadre d'un séminaire sur la sous-traitance dans le véhicule industriel organisé sous l'égide du Forum des chefs d'entreprises (FCE) et en présence d'un représentant du ministère de l'Industrie et des Mines. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Le P-dg du groupe Ival, Mohamed Baïri, a déclaré à cette occasion que l'objectif recherché à travers l'organisation de ce Workshop était de sensibiliser les entreprises locales aux opportunités qu'offre la sous-traitance dans l'industrie mécanique. Selon lui, «à travers la sous-traitance, l'Algérie dispose d'une opportunité de développer une véritable industrie en utilisant un palier relativement facile et progressif pour entrer dans la mondialisation». Pour le P-dg d'Ival, la sous-traitance et la fabrication locale de pièces de rechange permettront de préparer les entreprises algériennes à la remontée de la filière automobile et accélérer ainsi leur insertion dans l'échelle des valeurs internationales. C'est dans cette même lignée que s'inscrit, affirme Baïri, également vice-président du FCE, le plaidoyer pour l'émergence de l'économie algérienne du Forum des chefs d'entreprises remis au Premier ministre. Le forum propose de conditionner l'importation des véhicules par la production en Algérie des pièces de rechange de première main et destinées à l'exportation vers les usines automobiles. Les propositions du FCE pour cette filière industrielle visent un double objectif, souligne Mohamed Baïri, augmenter les exportations de l'Algérie hors hydrocarbures et développer un tissu industriel local dans la filière automobile. «Il s'agit de faire en sorte que l'Algérie ne soit plus perçue comme une zone d'importation», a encore déclaré Baïri qui ajoute que le plan du FCE pour le développement du secteur de la mécanique ambitionne concrètement de générer des recettes de l'ordre de 1 milliard d'euros dans les prochaines années et de créer entre 15 et 20 000 postes d'emploi directs grâce à la sous-traitance. Le P-dg d'Ival a estimé que le marché de la sous-traitance en Algérie était encore «balbutiant» et les entreprises qui le composent aujourd'hui nécessitent, selon lui, un plan de mise à niveau technologique aussi bien au plan des méthodes de production que de gestion. Présent à cette rencontre, le directeur général de la PME au ministère de l'Industrie et des Mines, Abdelghani Mebarek, a indiqué que la tutelle accordait à la sous-traitance une «place centrale» dans le développement et la ré-industrialisation du pays. Une place centrale essentiellement sur le plan législatif puisque la sous-traitance automobile figure «en bonne place» dans l'avant-projet de loi sur la PME actuellement en discussion au niveau du gouvernement. Il y a aussi un accompagnement par les pouvoirs publics à travers un centre national pour le développement de la sous-traitance et qui figure aussi dans l'avant-projet de loi susmentionné. A signaler aussi que l'Algérie dispose de quatre bourses régionales de la sous-traitance et l'une de leurs missions centrales est d'assurer, selon lui, une médiation et aussi une intermédiation entre, d'une part, les donneurs d'ordres (les sociétés mères) et les receveurs d'ordres que sont les sous-traitants. Par ailleurs, le représentant du ministre de l'Industrie a annoncé qu'un texte réglementaire portant cahier des charges devant régir l'activité de montage des véhicules en Algérie «devra être publié avant fin mars 2016».