La r�gion de Takrietz a v�cu une journ�e des plus mouvement�es avant-hier jeudi lorsque des gendarmes ont violemment tabass� un jeune citoyen de la localit� avant de l'abandonner sur le bas-c�t� de la chauss�e. Selon nos informations recueillies sur place aupr�s des citoyens de la localit� : "Les faits ont eu lieu aux environs de 8h30 au moment o� des gendarmes relevant de la brigade d'Akbou se dirigeant vers B�ja�a se sont acharn�s sur un jeune adolescent �pileptique. Apr�s l'avoir tabass� � coups de crosse, ils l'embarqu�rent dans leur v�hicule pour le laisser sur leur chemin � 3km � la sortie du village avec comme seul tort celui d'avoir siffl� au moment du passage du convoi", t�moignent les m�mes citoyens. Ce sont des passagers qui ont secouru la victime pour l'�vacuer au service des urgences de l'h�pital de Sidi- A�ch apr�s avoir avis� les �l�ments de la S�ret� de da�ra de la localit�, nous signalent d'autres habitants. Le certificat m�dical �tabli par le m�decin de garde dont on a pu se procurer une copie fait �tat de "blessures volontaires ayant occasionn� un traumatisme cr�nien et un traumatisme au genou droit � la victime". Atik Hamid, la victime en question, �g� � peine de 18 ans, ne pensait pas du tout qu'il allait vivre un v�ritable cauchemar en cette matin�e glaciale de jeudi. Visiblement encore sous le choc, la jeune victime que nous avons rencontr�e parmi les manifestants a bien voulu revenir sur ce "quart d'heure d'horreur". "C'est vrai que j'ai siffl� au passage du convoi, mais je ne visais nullement les gendarmes, le convoi qui roulait lentement s'est brusquement arr�t�, des gendarmes sont descendus pour m'embarquer dans leur v�hicule. Arriv� � Ma�kal (3 km du lieu de l'enl�vement ndlr), trois gendarmes m'ont jet� par terre avant de m'assener plusieurs coups de crosse sur toutes les parties de mon corps pour m'abandonner ensuite sur le bas-c�t� de la chauss�e", poursuit-il. A sa sortie de l'h�pital, la victime nous apprend qu'elle a �t� re�ue par le colonel Dramchia Mohamed, premier responsable du groupement de la gendarmerie de B�ja�a qui s'est d�plac� au niveau de la brigade de Sidi-A�ch afin de s'enqu�rir de la situation. Ce dernier a promis de s�v�res sanctions � l'encontre des auteurs de ces violences commises sur le jeune adolescent. La nouvelle de ce passage � tabac commis par des gendarmes s'est propag�e telle une tra�n�e de poudre dans toute la r�gion. La tension a atteint son paroxysme au d�but de l'apr�s-midi de jeudi lorsque plusieurs centaines de personnes ont investi la rue pour observer un rassemblement de d�nonciation contre ce qu'ils qualifient de "provocation" des �l�ments de la gendarmerie. Les manifestants ont proc�d� � la fermeture � la circulation automobile de la RN26 traversant le village durant deux longues heures avant de la rouvrir apr�s que le premier responsable du groupement de la gendarmerie de B�ja�a eut promis de se d�placer sur place afin de rencontrer les responsables du village. Le rendez-vous fut pris pour 17h00. Une d�l�gation parmi les habitants de la localit� s'est vite constitu�e pour le recevoir. "Le colonel de la gendarmerie est au niveau du commissariat de Sidi-A�ch, il sera l� dans moins de 15 minutes pour rencontrer une d�l�gation d'une vingtaine de personnes", annonce le chef de la S�ret� de la localit�. Apr�s une attente vaine d'une demi-heure, la population d�cide une nouvelle fois de fermer l'axe routier � la circulation automobile vers 18h00 provoquant un bouchon sur plusieurs kilom�tres. A vingt heures, le responsable de la gendarmerie arrive enfin sur les lieux pour discuter avec la population. A l'issue de sa rencontre avec la d�l�gation du village qui aura dur� 45 minutes, le colonel de la gendarmerie, apr�s avoir pr�sent� ses excuses � la population sur les "d�passements de certains de ses �l�ments" a tenu � faire part des premi�res sanctions prises � l'encontre des coupables de cette agression � savoir l'arrestation de l'officier responsable du convoi en attendant les conclusions de l'enqu�te. Un d�p�t de plainte devait �galement �tre d�pos� aupr�s du tribunal de Sidi-A�ch contre les gendarmes auteurs de ces violences. Les parlementaires au nom de la population ont exig� la traduction des coupables dans les plus brefs d�lais devant la justice civile � Sidi-A�ch. Dans la journ�e d'hier, un calme pr�caire r�gnait dans la localit� o� une assembl�e g�n�rale des citoyens devait se tenir en fin d'apr�s-midi de ce vendredi pour d�cider des actions � entreprendre pour que "justice soit rendue � leur enfant". Pour rappel, lors des sanglants �v�nements du Printemps noir, Mesalti Hafid, un autre adolescent, �g� � peine de 14 ans fut tu� par des �l�ments de ce corps de s�curit� devant la porte de son domicile parental dans la m�me localit�. A. K.