Cinq blessés ont été dénombrés dont trois sont toujours en observation. Les violents affrontements, qui ont débuté dans la ville de Sidi Aïch, après l'arrestation de plusieurs délégués de la coordination locale dans la soirée de dimanche, se sont poursuivis, hier, en se propageant dans la localité d'Akfadou. En effet, il était 10h, hier, lorsque les élèves du CEM Tiniri ont improvisé un rassemblement d'une demi-heure dans la cour de leur école. Des slogans favorables à la libération de leur enseignant, Oudjedi Farès, ainsi que pour le départ de la brigade locale ont été scandés. Les élèves frondeurs quittent ensuite l'établissement pour se diriger directement vers la brigade de gendarmerie, se trouvant à une centaine de mètres, pour l'arroser de pierres. La riposte de la brigade antiémeute de la gendarmerie est intervenue pour repousser les jeunes manifestants qui se sont repliés avant de charger de nouveau donnant lieu à un face-à-face de plus de deux heures. Les éléments de la force antiémeute, qui s'étaient, dans un premier temps, repliés, ont opéré une sortie spectaculaire à bord de fourgons cellulaire et ont procédé à l'arrestation de plusieurs manifestants. Tabassés brutalement sur place, les jeunes sont abandonnés inanimés et parfois même déshabillés. Un des manifestants a été tiré d'affaire par M.Zidani, maire de la commune. Le président de l'APC, qui a, par ailleurs, pris en charge l'évacuation des blessés à l'hôpital de Sidi Aïch, a tenu à dénoncer fermement «l'utilisation des armes autorisées», allusion à des armes blanches qu'auraient utilisées quelques gendarmes. Contactés par la rédaction centrale de L'Expression, le chef du groupement de la gendarmerie de Béjaïa relativise l'importance des faits et affirme que les éléments d'Akfadou sont sortis pour disperser les écoliers. «Vu leur jeune âge, les gendarmes n'ont même pas utilisé les gaz lacrymogènes. Après une courte course-poursuite, nos hommes ont appréhendé l'un d'eux qui a affirmé avoir agi sous l'instigation de certains adultes», soutient le colonel Sabri qui va même jusqu'à préciser que les gendarmes ont récupéré des cartables et les ont remis au chef d'établissement. De son côté, le responsable de la communication à la DGGN dément l'utilisation d'armes blanches par les gendarmes, en insistant sur le fait que, vu la nature de l'équipement dont se servent les brigades antiémeutes, il leur est impossible d'utiliser autre chose que ce qui est convenu en pareil cas. Cependant, cinq blessés ont été dénombrés dont trois sont toujours en observation. Certains auraient été touchés «à l'arme tranchante», a constaté le médecin sur le certificat médical délivré à cet effet. L'adjoint au maire, M.Irid Moussa, qui tentait de porter secours aux manifestants a été pris à partie et malmené. La tension a ensuite quelque peu baissé mais le calme est toutefois précaire. Par ailleurs, la ville de Sidi Aïch est à nouveau, plongée dans les troubles, après un répit qui n'aura duré que l'espace d'une nuit. Comme à Akfadou, les heurts ont repris aux environs de 10h lorsque les élèves ont déserté leurs bancs d'école. On dénombre, là aussi, plusieurs blessés depuis la reprise des affrontements à hauteur du commissariat de la ville. On apprend, par ailleurs, que les 11 détenus ont été auditionnés et transférés à la maison d'arrêt de Béjaïa. Leur jugement interviendra au courant de la semaine prochaine.