Tenu hier à Alger en présence du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le regroupement national des directeurs centraux d'agences et structures Cnas a eu pour mission de dresser le bilan de l'activité de la caisse ainsi que de sa réorganisation structurelle pour un service public de qualité. Une organisation dont les recettes proviennent quasi-exclusivement des cotisations sociales. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - Si la Cnas est aujourd'hui l'une des rares institutions publiques à ne pas présenter de déficit et à jouir d'une autonomie financière, c'est notamment grâce aux cotisations sociales de plus de 35 millions d'adhérents. Une situation que veut sauvegarder le ministre du Travail et de la Sécurité sociale. A cet effet, il a appelé les directeurs centraux des agences Cnas à «se focaliser sur le recouvrement des cotisations sociales». Un élément qui doit être «l'objectif principal» de ces derniers, a-t-il ajouté. Ceci en évoquant le volet de la loi de finances complémentaire 2015 portant sur les avantages d'exonérations des majorations et pénalités de retard et de l'établissement d'un échéancier de paiement des dettes concernant les employeurs redevables de cotisations de sécurité sociale, en les invitant à régulariser leur situation afin d'actualiser leur mise en demeure, et ce avant le 31 mars 2016. La même échéance est octroyée, dans ce cadre, à tous les employeurs en infraction qui n'ont pas encore déclaré les travailleurs qu'ils emploient à condition qu'ils se présentent «volontairement» à la Cnas pour régulariser leur situation avant la date retenue. Dans le cas contraire, M. El Ghazi a déclaré que des procédures seront engagées pour l'application des dispositions de sanctions prévues par la même loi de finances complémentaire. Par ailleurs, il a appelé les employeurs à signaler tout retard d'encaissement de leurs chèques de cotisations par l'agence Cnas. Si ce scénario «inacceptable» est amené à se produire, le ministre a prévenu les directeurs centraux qu'une mission d'inspection sera dès lors enclenchée concernant cet aspect au niveau des agences. En cas de «manquement», des pénalités seront prononcées à l'encontre des responsables locaux, a-t-il averti. Pour ce qui est de la mutualisation des efforts, il a mis l'accent sur le renforcement de la coordination régionale et nationale Cnas-CNR en vue d'assurer le versement de la quote-part CNR, de manière à ce que les agences locales de celle-ci entament le paiement des retraites dans les plus brefs délais. Et ce, sans qu'elles s'adressent constamment à la direction générale, les appelant à faire preuve de plus d'autonomie. En outre, M. El Ghazi a commencé d'ores et déjà l'élaboration de la feuille de route de 2016. Il s'agit prioritairement d'améliorer le recouvrement des cotisations de 10% par rapport aux indices de 2015. Une exigence pour les directeurs centraux des agences Cnas qu'il qualifie «d'indicateur de performance» et sur lequel ils seront évalués. Le droit à un service public de qualité... A cet effet, le ministre a abordé l'amélioration qualitative et la modernisation du service des agences d'assurances qui est «en cours». Un objectif intimement lié à l'aisance financière de celles-ci. D'où l'attention qui doit être accordée à un recouvrement optimum, a-t-il rappelé. En outre, il a manifesté sa contrariété vis-à-vis des prestations délivrées au citoyen. Ceci en condamnant «ces prestataires» traitant le client avec «mépris, colère et méchanceté délibérée» qui font que les agences dont il est le plus haut responsable sont souvent citées en «mauvais exemple». De plus a fortement désapprouvé certaines pratiques relevant du «voyoutisme», selon lui, à savoir le blocage volontaire des télédéclarations ou des déclarations en ligne. C'est pourquoi il a invité les directeurs centraux de veiller à véhiculer «une bonne image» du service public, à commencer par le bon accueil du citoyen et la communication de «la bonne information». Ainsi que le renforcement des cellules d'écoute et de communication où il y a lieu de mettre les compétences nécessaires : la patience et l'écoute active ne sont pas à négliger. A ne pas omettre également la collaboration qu'ils doivent nouer avec les syndicats, le mouvement associatif et les walis et maires pour être en contact constant avec la société et comprendre ses données. De plus, M. El Ghazi a mis l'accent sur la nécessité d'adopter le professionnalisme et de développer le sens de la responsabilité et de l'implication pour bâtir un service de qualité d'une part, et de lutter contre les certificats de complaisance et les «faux malades» d'autre part. Des mesures en vue d'une utilisation «rationnelle et rentable» des ressources afin d'éviter l'abus et le gaspillage tout en étant «juste et équitable» pour ne jamais compromettre le droit du citoyen.