La classification du S'boue (semaine) du Mawlid Ennabaoui Echarif comme patrimoine immatériel universel est le fruit de démarches académiques et d'efforts constants, ont souligné des participants à une conférence culturelle tenue dans la circonscription administrative de Timimoun (220 km au nord de la wilaya). Menés pratiquement depuis 2005 en respectant les démarches et procédures requises, aux niveaux local, national et mondial, ces efforts, qui ont été axés sur la mise au point d'une banque de données locale riche en éléments et composants culturels liés à ce legs ancestral, ont donné lieu dans un premier temps à l'inscription de cet évènement immatériel en 2009. Ces efforts se sont poursuivis par la présentation, par le ministère de la Culture en 2011, du dossier à l'organisation onusienne pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) qui a donné son aval à la classification de ce legs lors de ses dernières assises en décembre courant, a précisé le directeur de la culture d'Adrar. Slimane Ouidane a indiqué que cette conférence s'inscrit au titre de la mise en valeur de cet acquis culturel, par la mise en place d'un socle scientifique académique à ce patrimoine suite à son intégration à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité qui nécessite, a-t-il soutenu, la valorisation par l'ensemble des acteurs dans le domaine culturel de cette opération. Cette réussite constitue également le fruit des efforts de coordination avec le Centre national des études préhistoriques, anthropologiques et historiques, ajoute-t-on de même source. Le directeur du Laboratoire des manuscrits algériens en Afrique de l'Ouest relevant de l'université d'Adrar, le professeur Ahmed Djaâfri, a estimé que les rencontres scientifiques sont aussi des moyens efficaces et importants pour la préservation de ce patrimoine. Il a estimé que la classification universelle de la manifestation religieuse du S'boue du Mawlid Ennabaoui est le prélude pour un travail de longue haleine pour étudier profondément ce legs, sous ses différents aspects (création, ses dimensions, son message à l'humanité) en vue de lui conférer son cachet et caractère académique, à la satisfaction des chercheurs et anthropologues. Dans son intervention, Dr Lagsassi Abdelkader, enseignant à l'université d'Adrar, a évoqué les dimensions civilisationnelle, humaine, sociale, cultuelle et culturelle du patrimoine populaire algérien, en général, et celui du sud du pays, en particulier. M. Abbou Tahar, de la même université, a de son côté passé en revue les éléments composants le patrimoine algérien matériel et immatériel qui ont été classés. Initiée par la direction de la culture d'Adrar en coordination avec le Laboratoire des manuscrits algériens en Afrique de l'Ouest, en marge de la célébration du S'boue du Mawlid Ennabaoui (anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed QSSSL), cette conférence s'est déroulée à la bibliothèque de la ville de Timimoun, en présence des hommes de lettres, académiciens et anthropologues de la région.