Un rassemblement de jeunes ch�meurs, dont le nombre aurait atteint les 200, a �t� signal� devant les locaux de l'ALEM (Agence locale de l'emploi) sise � la cit� de Montplaisant, ce samedi, qui fait suite � la distribution de postes d'emploi au niveau de la zone p�trochimique, provoquant la rituelle vague de m�contentement. Ces jeunes ch�meurs, qui se sont regroup�s le jour d'apr�s (dimanche) dans le jardin public se trouvant en face de la salle de l'APW, ont demand� l'application stricte des textes l�gislatifs et r�glementaires adopt�s par la circulaire gouvernementale suite aux �chauffour�es de Ouargla. Bien que non structur�s, ces jeunes feront preuve d'une maturit� et d'une sagesse irr�prochables, qui leur ont permis de d�p�cher quatre d�l�gu�s les repr�sentant aupr�s du chef de cabinet du wali pour d�noncer les diff�rents probl�mes li�s � l'emploi auxquels ils sont confront�s. Le probl�me de l'emploi demeure pos�, et il le sera � tout jamais. La disproportion entre l'offre et la demande, les �ternels d�passements enregistr�s dans les processus d'octroi de postes de travail dans les diff�rentes formules, les recrutements plac�s sous le sceau du "strictement confidentiel" qui ont en tout temps pr�valu au sein des entreprises et institutions publiques, les concours d'acc�s en trompe-l'œil, les plans de rel�ve de "fa�ades"... seraient autant de facteurs qui ont d�montr� qu'avoir droit � un poste de travail repose plut�t sur des consid�rations d'affiliations familiales, r�gionales ou partisanes que d'un quelconque crit�re de comp�tence et de savoir-faire. Sans verser dans l'alarmisme ou "l'amplification" suppos�e crit�re journalistique, c'est un constat pur et dur � relever. D'ailleurs, ce sont les diff�rents points qui ont �t� abord�s par ces ch�meurs. "J'ai un bulletin de pr�sentation datant de juillet, j'ai m�me pass� le test m�dical � Terminal. En vain. Nous sommes quinze Skikdis qui ont �t� �vinc�s au b�n�fice de Batn�ens. D'ailleurs, lors de la visite m�dicale, on nous a scind�s en deux groupes, les Skikdis d'un c�t� et nos fr�res les Batn�ens de l'autre. C'est bizarre, non ?" nous raconta un jeune. Pour un autre, c'est de la "hogra". "Un camion Sonacome transportait un nombre impressionnant d'Oranais, venus travailler � la plate-forme. Ne nous sommes pas des r�gionalistes, mais au moins qu'ils nous accordent un peu de place au sein de cette zone industrielle", dira-t-il. "Le pire c'est qu'il y a des entreprises comme l'EPS et SOMIK, qui ne passent m�me pas par l'ALEM. La chef de da�ra est au courant, m�me le directeur de l'ALEM l'a reconnu", nous affirma un des d�l�gu�s, sur un ton qui se veut rassurant, et d'encha�ner : "Nous ne demandons que l'application stricte de la loi en ce sens. D'ailleurs, les textes sont clairs, je ne vois pas pourquoi des entreprises en font � leur t�te." Une entreprise kabyle sous-traitant pour le compte de la zone industrielle n'aurait pas accept� que soient recrut�s en son sein des Skikdis, selon les dires d'un jeune ch�meur nous brandissant son bulletin de pr�sentation. "Il a fait venir avec lui des gars de sa r�gion. Et nous les Skikdis, nous n'existons pas ?" s'interrogera- t-il. "Nous n'avons r�colt� de cette zone que maladies et malvie. C'en est trop", se lamenta un ing�nieur en p�trochimie qui ch�me depuis... 1988. Aux derni�res nouvelles, les d�l�gu�s signalent que le chef de cabinet du wali aurait promis, lors de l'entrevue qui leur a �t� accord�e, que leurs revendications seront prises en consid�ration d'une fa�on effective et satisfaisante dans les plus brefs d�lais. Il a affirm� notamment que les portes de la communication leur seront ouvertes, mettant en garde sur un quelconque d�passement ou trouble � l'ordre public. Un d�l�gu� nous affirma qu'"en d�pit de la provocation, nous n'avons pas c�d�. J'ai m�me re�u un coup de pied en plein tibia par un policier", et de nous montrer une trace bleu juste au-dessous du genou gauche. D'ailleurs, en attendant mieux, les d�l�gu�s seront les seuls interm�diaires entre l'administration et ces jeunes ch�meurs. Joint par t�l�phone, M. Abdellah, le directeur de l'ANEM, nous signala que "nous recevons quotidiennement une moyenne de 150 ch�meurs. Le rassemblement d'aujourd'hui fait suite � la distribution de postes d'emploi au sein de la zone industrielle, dont nous ne d�tenons pas le nombre � notre niveau, qui provoqua, comme c'est de coutume, le m�contentement des non-b�n�ficiaires" et d'encha�ner sur un ton rassurant : "Sachez que nous n'avons aucun probl�me avec les ch�meurs, hormis les jeunes de moins de 22 ans sans qualification personnelle. Nous faisons notre travail convenablement." Concernant le nombre d'emplois octroy�s ainsi que les diff�rentes sp�cialit�s cibl�es, nous n'avons pas eu d'informations claires sur ce point. Za�d Zohe�r