L'examen du bac se déroulera, à partir de l'année prochaine, en trois jours au lieu de cinq jours actuellement. Trois formules sont encore à l'étude : organiser des épreuves anticipées, intégrer le contrôle continu ou introduire des épreuves orales. Comment se déroulera le bac de la session 2016/2017 ? Le baccalauréat est-il un grade indispensable pour l'accès à des études supérieures ? Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Rien n'est encore tranché à propos de la refonte de l'examen du bac. Cependant, dit la ministre de l'Education nationale, il y a un consensus sur la réduction des jours d'examen. Passer le bac en trois jours au lieu de cinq, actuellement, était l'une des recommandations issues de la Conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme scolaire de juillet dernier. Le but étant de réduire le stress des élèves et de leurs parents. Aussitôt, le ministère de l'Education nationale a installé une commission qui est en train de se pencher sur la formule à adopter pour réduire les jours de cet examen. Cette dernière doit rendre sa copie avant la fin de l'année scolaire afin de préparer à l'avance les élèves de la troisième année secondaire au changement, si changement il y aura. Cependant, que reste t-il de la valeur de cet examen ? Dans la réflexion sur la refonte du baccalauréat, ce diplôme restera-t-il un grade d'accès obligatoire à des études supérieures ? D'autant que plusieurs pays disposent de différentes formules d'accès aux études supérieures, hormis le baccalauréat. Meziane Meriane coordonateur du Snapest estime que le bac actuellement est un simple examen de fin de cycle secondaire. «Il faut redonner au bac sa vraie valeur, les élèves sont testés dans toutes les matières dans cet examen, ce qui fait que l'élève peut cartonner dans les matières secondaires et décrocher son bac, peut-on dire d'un élève issu d'une filière scientifique qu'il a un bac sciences, s'il a décroché son bac grâce à de bonnes notes dans les matières secondaires, alors qu'il n'a pas atteint la moyenne dans les mathématiques ou la physique par exemple ?», s'interroge le syndicaliste. Selon lui, il faut revoir le bac lui-même. «Nous sommes pour un bac de trois jours mais il faut que l'élève soit examiné juste sur les matières essentielles, à condition d'augmenter le volume horaire de ces matières durant l'année scolaire et augmenter leur coefficient», propose-t-il. Peut-on prévoir la suppression de cet examen ou introduire d'autres formules d'accès à l'université ? Meriane estime que vu le niveau actuel des élèves, le bac est un stimulateur pour pousser les élèves, à travailler. Selon lui, «si on fait une réforme globale, il faut mettre une barrière à l'entrée du lycée, si on laisse les portes des établissements secondaires ouvertes pour tout le monde quel que soit le niveau, le bac reste un examen indispensable». Il rappelle qu'il y a quelques années, les élèves passaient un test de psychotechnique avant leur orientation. L'élève, dit-il, est orienté en fonction de ses capacités, or, aujourd'hui, ils font du remplissage sans tenir compte des capacités de l'élève et l'échec est confirmé d'avance. Pour le CLA (Conseil des lycées d'Algérie), le bac reste aujourd'hui le seul examen crédible. «Nous ne sommes pas encore prêts à aller vers la suppression de cet examen tant que nous sommes encore au niveau de la notation et non de l'évaluation de l'élève », souligne Idir Achour. Le syndicaliste propose par contre une réforme qui introduira quatre années en secondaire. La première année, dit-il, sera un tronc commun et l'élève sera orienté lors de son passage en deuxième année secondaire vers un enseignement technique, professionnel ou un enseignement général. En effet, pour des pédagogues, on fait du bac un examen obligatoire, en laissant le passage au lycée ouvert à tout le monde, sans tenir compte de l'orientation professionnelle, entre autre. La réforme doit se faire à ce niveau.