Les ex-militaires détenus dans la première bataille d'Amgala (Sahara occidental), qui eut lieu entre le 27 et le 29 janvier 1976, et qui ont été faits prisonniers dans les camps marocains du 28 janvier 1976 au 25 mai 1987, montent au créneau et viennent d'adresser une requête au premier magistrat du pays, M. Abdelaziz Bouteflika, lui demandant, en effet, le statut de combattant militaire, soldat prisonnier de guerre avec la reconnaissance de membre relevant des moudjahidine. Ces ex-condamnés demandent également des dommages et intérêts et indemnisations pour le préjudice physique et moral suite à la détérioration de leur état de santé, des prestations de service en faveur de leurs ayants droit, des faveurs de soins gratuits pour les malades chroniques, gratuité des cures thermales, carte d'invalidité, facilitation l'accomplissement du cinquième pilier de l'Islam (hadj), ainsi que l'exemption pour le service national de leurs enfants, relève-t-on dans la requête. «Nous étions un peu plus d'une centaine de victimes, dont certaines sont décédées et d'autres sont malades physiquement et psychologiquement, qui ont croupi douze longues et rudes années dans les geôles dégradées marocaines militaires», nous dira le porte-parole des capturés de la bataille d'Amgala, en l'occurrence M. Diaf Mohamed. Ce dernier, qui est en possession d'une attestation du Comité international de la Croix-rouge (Genève) sous la référence SO/ACR/MO/FC/213.173 datant du 02/05/1990, nous dira qu'il n'a bénéficié que d'une pension militaire calculée en fonction de ses services au sein de l'ANP, incluant les années de prison en tant que service militaire, et ce, à l'instar de ses compatriotes qui se trouvent un peu partout en Algérie et qui l'ont chargé d'agir en leur nom», a-t-il déclaré. M. Diaf, qui est né le 25/11/1950 à Aïn-Séfra est en effet, le porte-parole de ces oubliés qui, à maintes reprises, et ce, depuis trois décennies, n'ont cessé d'interpeller le président de la République à les aider pour que justice soit faite, mais en vain ; serait-il tabou d'évoquer un tel sujet et se contenter d'une maigre pension militaire ?, s'interroge-t-on. Notons enfin que les séquelles sont visibles chez ce captif qui est marqué par de très mauvais souvenirs, notamment, la torture, le visage ridé, la dépression, la vieillesse avant terme et, partant, dur, dur d'imaginer ce qu'ont subi ces hommes tombés dans les mains des Marocains durant 12 ans de captivité, 12 années de braise. «...Vaut mieux mourir que de pourrir dans les cellules», conclut notre interlocuteur.