Comme annoncé dans notre édition de samedi passé (voir Le Soir d'Algérie édition du samedi 13 février), une nouvelle restructuration du secteur des transports a vu le jour officiellement hier. C'était lors d'une rencontre qui a eu lieu à l'hôtel de Béni-Messous avec la participation d'au moins cinq ministres et le secrétaire général de l'UGTA. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le pari est, certes, ambitieux mais il est tributaire de la volonté réelle des pouvoirs publics à redonner au secteur les moyens appropriés matériels et humains pour le hisser à la place qui est la sienne. Hier, lors de la présentation de la nouvelle réorganisation du secteur public marchand du secteur des transports, il a été mis en exergue les grands axes du plan d'action de cette nouvelle réorganisation qui s'appuie notamment sur «la mise en place d'une gestion rationnelle des ressources humaines, la formation, la mise à niveau et la certification». Or, on apprend de source sûre que les «managers» siégeant au sein des quatre groupes ne présentent pas tous un profil à même de donner une dynamique au secteur. Pour preuve, une grande partie d'entre eux étaient des anciens «directeurs» et autres «directeurs centraux», aujourd'hui à la retraite mais à qui le ministre des Transports a fait «appel» et que lors de leur «règne» à la tête des entreprises publiques des transports, leur bilan «était des plus négatifs». D'ailleurs, lors de son intervention, le secrétaire général de l'UGTA n'y est pas allé par trente-six chemins pour déclarer que «si on n'agit pas maintenant, on va se retrouver face à la crise des années 90, autrement dit face au plan d'ajustement structurel, dont la conséquence directe est la fermeture des entreprises et le licenciement des travailleurs». «C'est la conjugaison de nos efforts au pluriel», a lancé Sidi-Saïd. Ce dimanche, quatre groupes publics du secteur des transports ont été mis en place, et ce, dans le cadre de la réorganisation du secteur public marchand décidée par les pouvoirs publics en 2014. Il s'agit du Groupe des services portuaires (Serport), du Groupe de transport maritime (Gatma), du Groupe transport de marchandises et de logistique (Logitrans) et du Groupe transports terrestres de voyageurs (Transtev). Ces Groupes viennent en remplacement de trois Sociétés de gestion des participations de l'Etat du secteur (Sogeport, Gestramar et Fibder), qui englobent 48 entreprises publiques économiques (EPE) ainsi que d'autres entreprises à caractère économique et industriel (Epic) sous tutelle du ministère des Transports. Suite à cette restructuration, le nouveau groupe Serport (capital de 54 milliards de dinars) sera chargé de la gestion portuaire à travers dix entreprises portuaires et une entreprise de gestion des ports de pêche, ainsi que de la gestion des services portuaires à travers trois sociétés mixtes dédiées aux conteneurs et deux sociétés mixtes de logistique. D'un capital de 22 milliards de dinars, le deuxième groupe Gatma regroupera les deux filiales de la Compagnie nationale de navigation (Cnan), l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv), l'Entreprise nationale de réparation navale (Erenav) et cinq autres filiales chargées de la consignation de navire et activités connexes. Quant au groupe Transtev, doté d'un capital de 3 milliards de dinars, il regroupera l'Entreprise de métro d'Alger (EMA), la Société d'exploitation des tramways (Setram), l'Entreprise de transport algérien par câbles (Etac), la Société de gestion de la gare routière d'Alger (Sogral) et cinq filiales de transport de voyageurs par car. Pour le groupe Logitrans (capital de 2 milliards de dinars), dont la mission est de gérer le transport des marchandises et la logistique, il sera constitué de sept filiales relevant de la Société nationale du transport routier (Sntr). Le ministre des Transports a tenté d'avancer les arguments de cette nouvelle réorganisation, mais la palme revient au SG de l'UGTA, qui a plaidé pour l'urgence de «libérer» l'initiative des gestionnaires des entreprises. Selon lui, «l'ère des diktats est finie» car ce n'est qu'avec une liberté de gestion que ces entreprises «auront de bons résultats».