L'assemblée générale de la FAF, tenue hier au CTN de Sidi Moussa, a été l'occasion pour Mohamed Raouraoua de boucler ses bilans et les valider en un tour de mains. Naturel à une époque où la famille du football, de la base au sommet, partage des convictions en total déphasage avec la réalité du terrain. Hier, la règle des «mains et pieds levés» n'a pas été «bafouée». Les 103 présents à l'assemblée générale ordinaire de la FAF, la dernière du mandat olympique (en 2017, il sera question d'une AGO de bilans consolidés), ont rapidement validé les bilans présentés par le président de la FAF. Celui-ci qui avait tâté les pouls de l'AGO de la LFP, dimanche, a vite fait de décréter le huis clos. Certainement que les dérapages langagiers de la veille qui a vu plusieurs présidents de club monter au créneau pour dénoncer la situation actuelle du football, notamment ses volets liés à l'arbitrage et la précarité des ressources financières, ont inspiré le président de la fédération à isoler le semblant de «protesta» des médias et ce, dans l'objectif de mieux contrôler les débats. L'adoption des bilans financier et moral de l'exercice écoulé n'aurait pas, à en croire nos sources, constitué le plus gros souci des représentants des clubs au sein de l'AG. Ceux-ci qui avaient tempêté à l'occasion de l'assemblée ordinaire de la LFP, accusant l'instance de Kerbadj de gérer le championnat professionnel «par ordonnance» ont réitéré leur missive devant le patron du football national. Pour calmer les esprits, Mohamed Raouraoua affichera les intentions de son instance en vue de «trouver des solutions immédiates et concrètes» aux problèmes des clubs. Il annoncera dans la foulée la levée de la sanction frappant l'ex-coordinateur de la section de football du MC Alger, Omar Ghrib et ce, à la demande des clubs ainsi que ses pairs du CSA. Il est bon de rappeler que cette grâce, les membres de l'AG de la FAF l'avaient réclamée lors de l'AG ordinaire de mars 2015, en vain. Le président de la fédération avait botté en touche une missive cautionnée par le président de la SSPA/MCA, Abdelkrim Raïssi. M. Raouraoua qui avait accordé sa clémence à la JSK de Mohamed-Chérif Hannachi, qui demandait la levée du huis clos et la programmation des matchs à Tizi-Ouzou, a fait savoir que «ce n'est pas à l'AF de lever la sanction de Ghrib.» Qu'est-ce qui a changé depuis pour que cette même AG se prononce favorablement sur le cas d'Omar Ghrib ? Tractations nocturnes Si la «constitution du football en Algérie» n'a pas changé, le contexte actuel semble dicter la mesure de clémence de la fédération en faveur de l'ancien dirigeant du MCA. C'est comme si de rien n'était. L'incident protocolaire commis lors de la finale de la Coupe d'Algérie en 2013 (MCA-USMA) oublié, la radiation du MSN annulée, Omar Ghrib qui conserve son statut de membre de l'AG du CSA/MCA, reviendra un jour «titiller» la fierté des décideurs du football... Des gestionnaires qui savent négocier des sorties honorables quand le besoin se fait sentir. Dimanche soir, quelques heures après «la foire de la LFP», ils s'activaient à faire tomber la pression. Au prix de nouvelles promesses. Si aucune confidence n'a filtré sur les avances faites aux présidents de clubs, il faudrait s'attendre aux sempiternels retournements de situation (et de vestes) avant la fin du cycle olympique. Le conclave d'hier se projette déjà au mandat olympique 2016-2020 qui débutera officiellement avec l'AGE programmée en mars 2017. La FAF a d'ores et déjà annoncé la création de sa propre société par actions (SPA) dotée d'un budget d'un milliard de dinars. Confiée au vice-président de la fédération, Djahid Zefzef, désigné président du CA de la SPA/FAF, cette société aura à «assurer des ressources pérennes pour le financement du football national. Elle aura également à gérer le futur hôtel standing de la FAF», à Mohamed Raouraoua, au cours de son intervention devant les membres de l'AG. Le «33 club» créé depuis le lancement du football professionnel ne risque pas de «déclarer faillite».