Aujourd'hui, au Sheraton-Hôtel du Club-des-Pins, la FAF tiendra son assemblée générale ordinaire de l'exercice 2014. Une année peu ordinaire durant laquelle le football a vécu de fastes moments et d'autres qui l'étaient moins. Mohamed Raouraoua, le 24e patron de la plus puissante des fédérations sportives nationales, assume la tâche de président pour une dixième année. Arrivé le 8 novembre 2001, il s'est donné trois années sabbatiques entre janvier 2006 et février 2009, mandat (tronqué) couvert par l'ancien président de la LNF, Abdelhamid Haddadj. Un «intermède» mal vécu par le sport roi en Algérie. Non seulement les caisses de la Fédération sonnaient creux mais cette période a connu les pires dérapages dans les compétitions placées sous l'égide de la FAF. L'affaire du RCK qui a vu le club banlieusard réintégré dans un championnat déjà en branle n'était pas le seul point noir d'un règne dénoncé par toute la famille du football. Celle-ci avait tout initié pour le retour de l'ancien DG de l'Anep aux affaires du football. Mohamed Raouraoua qui s'incrustait habilement dans les instances régionale, continentale et internationale revenait donc, en février 2009, à la tête de la FAF. Avec lui, l'argent a repris le chemin de la trésorerie de la fédération et l'EN, vitrine d'un pays meurtri par une décennie de terrorisme, reprenait son cycle d'exploits interrompu par la double élimination des CAN 2006 et 2008 et les déboires des clubs algériens dans les épreuves de la CAF. Le salut est donc venu du revenant Raouraoua qui avait expliqué à son retour à la présidence de la Fédération que son second mandat allait être réservé exclusivement au volet technique, entendre par là l'amélioration des résultats des Verts. Pari réussi avec la qualification de l'EN au tournoi final de la CAN-2010 (Angola) mais surtout l'historique qualification au Mondial-2010 (Afrique du Sud), vingt-quatre ans après la malheureuse épopée de Mexico-1986. 10 ans «mouvementés» Ce midi, les travaux de l'AGO de la fédération de football vont certainement «considérer» le long processus engagé par le président Raouraoua dans l'objectif de réadmettre le football algérien dans le circuit international. Le bilan consolidé d'une décennie n'échappera pas d'être débattu en coulisses. Certains membres de l'AG, si bavards devant les médias, n'auront pas l'opportunité de révéler leur «pensée» lors du conclave. L'année dernière, lors de l'AGO tenue à l'hôtel Hilton, bien de «mauvaises pensées» étaient émises à la veille de l'assemblée. Pourtant, personne n'a levé le petit doigt ne serait-ce que pour dire du bien sur le bilan présenté sommairement par le SG de la FAF, Nadir Bouzenad. Les enveloppes contenant les invitations de la FAF pour assister la Coupe du monde, distribuées la veille aux congressistes avaient étouffé la révolte annoncée par le clan de Abdelmadjid Yahi. Le président de l'USC n'était même pas autorisé à assister à cette rencontre tout ce qu'il y a de protocolaire. Pourtant, les bilans, aussi bien moral que financier, étaient critiquables. L'EN ayant raté ses objectifs durant la CAN-2013, les clubs algériens n'ont pas fait mieux dans les compétitions africaines (seule l'USMA a connu le bonheur en s'adjugeant le titre arabe) et les violences et autres «manquements» (les joueurs et officiels du MCA ayant refusé de recevoir leurs médailles en finale de la Coupe) avaient émaillé une année sauvée par la qualification des Verts au Mondial brésilien. Pas que des acquis... Pour dire que, pour l'exercice qui sera discuté ce jeudi 5 mars, la fameuse expression «comme une lettre à la poste» devrait prévaloir tant le bilan de la FAF, en 2014, parait «clean» et forcément positif aux yeux des détracteurs, réels ou supposés, de l'actuel chairman de la FAF. Outre les exploits des Verts au Brésil, l'ESS a, malgré les conseils de la Fédération de ne pas s'aligner en LDC, raflé le trophée majeur de la CAF en sus de la Super Coupe et les différents championnats semblent évoluer régulièrement et sans soucis majeurs. C'est vrai que les finances des clubs dits professionnels sont au rouge, c'est vrai que la violence ne s'est pas tue, en dépit des huis clos, mais ce ne sont que des «détails» dans l'ouvrage global édifié par la FAF de Mohamed Raouraoua. D'autres «détails», des promesses non tenues surtout, devraient pourtant permettre l'ouverture d'un débat lors du conclave de cet après-midi. Comme la relance du football féminin et du futsal et la mise en place des statuts de dirigeants, d'entraîneurs, des arbitres et des joueurs.