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Dénonçant le refus de dialogue et l'atteinte au droit syndical par les autorités rectorales La coordination des syndicats de l'université de Tizi-Ouzou accuse
Une conférence de presse, organisée dans la matinée d'hier par la Coordination de la communauté universitaire (C.C.T.O.) regroupant la CLE, coordination locale des étudiants, le Cnes/TO et le Snapap, trois pôles syndicaux représentant, respectivement, les étudiants, les enseignants et les agents des services administratifs, dénonce «la gestion unilatérale du nouveau recteur» induisant «une situation de blocage» au sein de l'université de Tizi-Ouzou. Ces syndicats qui veulent inscrire leur action dans le sillage du syndicalisme militant et revendicatif qui animait la communauté universitaire dans le cadre du C.U.T.O, durant les années 1980, prônant une unité d'action, dans un cadre revendicatif pluraliste dénoncent dans une déclaration remise à la presse, «la gestion à la hussarde et la fuite en avant érigées en politique de gestion par le premier responsable de l'université et son équipe ; l'atteinte aux libertés syndicales et la fermeture des canaux de dialogue, démarche qui ne fait qu'exacerber les conflits sans pour autant faire régner l'ordre tant clamé ; le non-respect de la réglementation et son application en fonction des intérêts». Les syndicalistes de la CLE, du Cnes/TO et du Snapap, revendiquent l'ouverture dans l'urgence des canaux du dialogue pour assainir une situation caractérisée, selon eux, par le marasme et l'accumulation des problèmes qui attendent d'être résolus. Samy Ould Ouali, le coordinateur du Cnesto est convaincu de l'existence d'une volonté délibérée visant à torpiller la dynamique d'unité syndicale initiée dans le cadre du C.C.U.T.O, coordination de la communauté universitaire de Tizi-Ouzou. Il dénoncera dans le sillage, la volonté affichée des autorités rectorales à remettre en cause la légitimité et la représentativité du Cnesto et des comités autonomes des étudiants représentés par la CLE. «Des démarches fractionnaires et de division sont encouragées par des responsables au sein de l'université et même de la wilaya», dénonce M. Ould Ouali rejoint en cela par un étudiant de la CLE qui parle de l'instrumentalisation de la violence pour perturber et empêcher les réunions syndicales des étudiants (CLE). Il incriminera des individus extérieurs à l'université dans des actes d'agression contre des étudiants. «Des extra-universitaires s'introduisent dans les enceintes universitaires et s'arrogent le droit de contrôler l'identité des étudiants syndicalistes au vu et au su des agents de sécurité», dénonce cet étudiant. «Aucune mesure n'a été prise par les autorités rectorales pour mettre fin à cette situation. Le fait même que le wali refuse de recevoir les étudiants après leur manifestation de la semaine dernière est une manière de pousser au pourissement», dénonce le coordinateur du Cnesto qui s'étonne de la tolérance observée face à ce climat de violence larvée, constatée au sein et autour des enceintes universitaires, ciblant essentiellement les étudiants. Dans son intervention, le représentant du Snapap parle lui aussi de «marasme», pour qualifier la situation qui prévaut à l'UMMTO. «La situation est bloquée», fera remarquer le syndicaliste du Snapap insistant sur l'urgence et la nécessité «d'ouvrir les canaux du dialogue afin de trouver des solutions adéquates à tous les problèmes que vit l'ensemble de la communauté universitaire, dans une démarche concertée associant tous les partenaires pour éviter des répercussions négatives sur notre région.». «Une situation explosive dont sont informés tous les responsables, y compris le ministère de tutelle», alerte le coordinateur du Cnesto qui accuse le recteur de faire dans la communication virtuelle, par voie de communiqués publiés sur le site officiel de l'université, au détriment d'une approche communicative basée sur le contact direct et la concertation. Cela étant dit, le recteur ne semble pas partager les griefs retenus contre lui par les syndicats. C'est ce qui peut être compris à travers le communiqué publié en date du 21 février en cours, sur le site officiel de l'université. «(...) L'Université Mouloud-Mammeri connaît des difficultés certaines, écrit le premier responsable de l'UMMTO. Persister à noircir le tableau ne contribue en rien à améliorer la situation», déplore le recteur. Cependant, préconise-t-il : «La meilleure approche pour tirer vers le haut et redonner à l'université Mouloud-Mammeri la place qu'elle mérite, repose sur une gouvernance rigoureuse et la participation de toutes les bonnes volontés dans un climat de confiance et de respect. La réussite de cette démarche participative ne pourra être concrétisée que s'il y a prise de conscience des enjeux et synergie des efforts. L'intérêt de l'université doit transcender les intérêts personnels, et la vision de l'avenir doit supplanter le court terme», préconise encore le premier responsable de I'UMMTO pour qui «la confiance, la dignité, la discipline, la qualité, l'éthique et l'équité» sont les valeurs universelles qui doivent inspirer l'ensemble des pôles constitutifs de la communauté universitaire. Et de conseiller, à l'adresse de celle-ci, notamment les enseignants et les étudiants : «Pour nous inscrire dans l'excellence, collectionnons les zéros : zéro cour raté, zéro tricherie, zéro dinar gaspillé, zéro violence... et zéro grève !»