La fiche de vœux pour les nouveaux bacheliers sera réduite à partir de la rentrée prochaine. Le bachelier aura le choix entre cinq spécialités au lieu de dix actuellement. Le ministère de l'Enseignement supérieur compte, à long terme, changer radicalement le système d'orientation actuel et supprimer les différentes étapes précédant l'inscription définitive et permettre au nouveau bachelier de suivre la spécialité de son choix. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Tahar Hadjar l'avoue : la méthode d'orientation actuelle des nouveaux bacheliers est loin d'être la meilleure. Si celle-ci, reconnaît-il, facilite la tâche de l'administration, elle est loin de satisfaire les bacheliers. Ils ne sont, en effet, que 50% à pouvoir obtenir leurs premiers choix. Cependant, le changement va se faire par étape. Le ministre de l'Enseignement supérieur a annoncé, hier, que la fiche de vœux sera revisitée à partir de la rentrée prochaine. Actuellement composée de dix choix, la liste sera réduite à seulement cinq choix. Cependant, le bachelier sera dans l'obligation de faire au moins un choix pour des études dans des spécialités LMD. «95% des choix des bacheliers sont parmi les cinq premiers choix, il n'y a donc aucun intérêt à lui donner une liste de dix choix», a souligné Tahar Hadjar. Selon lui, les candidats ont tendance à choisir beaucoup plus des études dans les écoles supérieures au détriment des spécialités en LMD. Dorénavant, les choix de l'étudiant seront systématiquement refusés par le système s'il n'y figure pas parmi l'un des vœux au moins une spécialité en LMD. L'idéal selon le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique serait, cependant, que le nouveau bachelier puisse intégrer n'importe quelle université de son choix si les conditions s'y prêtent. Pour ce faire, dit-il, nous allons fixer à l'avance les moyennes d'entrée à l'université pour chaque filière. De ce fait, les étapes qui consistent d'abord à remplir une fiche de vœux, la confirmation des vœux, l'orientation, la préinscription et ensuite l'inscription définitive et les recours seront supprimées. «Nous allons fixer bien à l'avance les moyennes qu'il faut avoir pour pouvoir suivre une filière quelconque, ainsi l'étudiant saura bien avant même d'intégrer le lycée quelle moyenne il doit obtenir au bac pour suivre la spécialité de son choix et nous pourrons ainsi avoir une visibilité», a expliqué le ministre. Tahar Hadjar reconnaît aussi que le système LMD a été introduit d'une façon anarchique ce qui a conduit à des problèmes. «Chacun s'est taillé une spécialité et on s'est retrouvé avec 6 000 licences», dit-il. Un travail d'assainissement a été entamé, selon lui. Le nombre de licences actuellement a été réduit à 174 spécialités. La même démarche sera appliquée pour réduire la liste des spécialités en master qui compte plus de 5 000 titres et le doctorat avec 300 titres actuellement. L'université, dit-il, doit former pour ce qui est utile et créer des spécialités demandées par le marché du travail. Le ministre qui a ouvert, hier, la conférence des universités a donné, par ailleurs, des instructions pour la préparation de la prochaine rentrée universitaire. Les universités vont accueillir un nombre plus important de nouveaux bacheliers que les années précédentes. Le secteur recevra, toutefois, 99 000 nouvelles places pédagogiques et 55 000 nouveaux lits. Etudes en master et doctorat, Hadjar demande le respect des délais Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique exige le respect des délais dans les études en master ou en doctorat. Présenter sa thèse dans un délai qui dépasse cinq ans c'en est trop, estime Hadjar. Or, dit-il, c'est le souhait de 70% des étudiants. La durée des études en master, rappelle-t-il, est de deux ans et le doctorat en trois ans. Dans la réalité, regrette-t-il, personne ne respecte ces délais. Le ministre compte étudier les raisons de ce phénomène pour y trouver des solutions.