A l'appel du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE),ce sont environ 300 retraités de l'éducation qui se sont donné rendez-vous, mardi, au niveau de l'académie d'Alger-est à Mohammadia pour exprimer pacifiquement leur colère et leur désapprobation des tentatives d'expulsion des logements de fonction qu'ils occupent depuis plus de 40 ans dont ils font l'objet dans le cadre d'une opération de délogement qui a débuté il y a 3 ans et qui a été initiée par le wali d'Alger en collaboration avec l'académie. D'ailleurs, plusieurs retraités ont déjà été expulsés et d'autres ont reçu la visite d'un huissier de justice qui leur a remis des arrêtés d'expulsion. Prenant la parole, M. Bousak Maâmar, directeur d'école à la retraite et coordinateur de wilaya, a exprimé les revendications des manifestants : «Nous demandons l'arrêt immédiat des expulsions et les poursuites judiciaires par respect à ces éducateurs qui ont tant donné à l'école algérienne. D'autre part, nous voulons que nos collègues expulsés soient relogés dignement d'autant plus que parmi eux, il y a des anciens moudjahids, des veuves et des fils de chahids. Pendant la décennie noire, nous avons bravé le terrorisme pour faire vivre les écoles et voilà comment on nous remercie, en nous jetant dans la rue. Nous exigeons le règlement définitif du dossier des logements de fonction qui ont fait l'objet de désistement de la part des APC et des académies concernées et qui n'ont pas été vendus à leur occupant conformément à la loi 81 sur la cession des biens de l'Etat et l'article 50 de la loi de finances 2016 relatif à la cession des biens des collectivités locales». Puis l'orateur poursuivra en lançant un appel au président de la République «nous souhaitons une bonne santé à notre président et nous espérons que notre problème sera résolu car nous sommes faits pour éduquer et non pas pour descendre dans la rue». Il prendra à témoin les cadres de la nation en martelant «tous les citoyens algériens sont passés par l'école primaire. Nous avons formé de futurs présidents d'APC, des walis et des ministres et aujourd'hui, vous ne pouvez pas nous mépriser et nous renier dans le cadre d'une opération d'expulsion de nos foyers qui n'a jamais eu lieu dans aucun pays au monde». Il conclura en portant à la connaissance des présents le cas tragique de ce directeur d'école primaire de la commune des Eucalyptus, terrassé par une crise cardiaque au mois de janvier dernier après avoir réceptionné un arrêté d'expulsion. «Ce collègue avait tous les désistements requis et un contrat de location en bonne et due forme et pourtant son cœur a lâché quand il a été injustement prié de quitter son domicile sans aucune contrepartie. Ailleurs, les enseignants à la retraite sont respectés et honorés. Malheureusement, chez nous, on nous achève dès qu'on termine notre noble mission.»