L'armée gouvernementale syrienne a repris le contrôle de la partie historique de Palmyre (Tadmor), a annoncé à l'agence Sputnik un général de brigade. «L'armée syrienne a repris le contrôle de la ville historique de Tadmor en se servant d'armes à feu», a indiqué l'interlocuteur de l'agence, soulignant de cette manière que l'armée n'avait pas eu recours aux frappes aériennes. La semaine dernière, le président Poutine a assuré les militaires russes de retour de Syrie que Palmyre serait reprise aux djihadistes de Daesh. A son tour, l'ambassadeur syrien en Russie Riad Haddad a déclaré que l'armée syrienne avait réussi à préparer la reprise de Palmyre grâce au soutien du contingent des Forces aérospatiales russes qui se trouvait en Syrie depuis l'automne 2015. La ville de Palmyre, dont les vestiges sont classés au patrimoine mondial par l'Unesco, a une importance aussi bien historique que stratégique. Un désert s'étend au nord et au nord-ouest de Palmyre. La reprise de la ville a privé Daesh du contrôle de 20% des territoires occupés. Le commandement des forces armées syriennes pourrait ainsi entamer une progression vers la ville de Raqqa, «capitale» de Daesh, et procéder au déblocage de Deir ez-Zor, assiégée par les terroristes. Par ailleurs, le gouvernement syrien a donné son feu vert pour que de l'aide humanitaire parvienne à davantage de zones assiégées, mais refuse toujours l'accès à deux fiefs rebelles, Douma et Daraya, a déclaré hier un haut responsable de l'ONU. Jan Egeland, chef d'un groupe de travail humanitaire sur la Syrie, a salué les «progrès» enregistrés dans l'accès des convois d'aide aux civils syriens. «Nous avons désormais atteint 384 000 personnes depuis le début de l'année dans les zones difficiles d'accès ou assiégées», a-t-il dit lors d'une conférence de presse organisée en marge des pourparlers de paix sur la Syrie à Genève. Un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), du Croissant-Rouge arabe syrien et des Nations Unies a ainsi atteint mardi 56 000 personnes dans la région d'Al-Houleh (centre), où il n'y avait pas eu d'aide de l'ONU depuis octobre, a-t-il annoncé. «Le convoi de 27 camions transportait des vivres, du matériel pour réparer le système d'approvisionnement en eau, ainsi que des secours médicaux», a précisé le CICR dans un communiqué. «Un deuxième convoi prévu dans les prochains jours transportera des générateurs et des équipements pour assurer l'approvisionnement en eau." Le week-end dernier, «nous avons aussi réussi à nous rendre dans l'ouest d'Alep», a ajouté M. Egeland, dont la «task-force» a pour objectif de permettre l'accès à 1,1 million de Syriens d'ici la fin avril. Pour ce faire, il a demandé au gouvernement du président Bachar al-Assad d'autoriser les convois à se rendre dans onze zones assiégées ou difficiles d'accès. «Nous avons reçu des assurances orales de la part du gouvernement pour 8 ou 9 d'entre elles», a-t-il précisé. Parmi les villes assiégées par le régime, il ne manque que Douma et Daraya, «des bastions de l'opposition situés près de Damas», a-t-il dit. Quant à la région de Deir Ezzor, près de la frontière avec l'Irak, où environ 200 000 personnes sont encerclées par le groupe terroriste Daesh «je pense que nous pourrons bientôt dire que nous avons réussi à larguer des colis par les airs», a-t-il poursuivi. «C'est une question de jours ou de semaines, mais pas de mois.» La cessation des hostilités en vigueur en Syrie depuis le 27 février — sauf pour les zones contrôlées par les groupes terroristes Daesh ou Al-Nosra — a grandement facilité l'accès aux civils. En cinq ans, la guerre en Syrie a fait 270.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exode. Les discussions en cours en Suisse visent à trouver une issue politique au conflit.