Avocat et professeur de droit à l'Université de Tizi-Ouzou, Me Tahar Eddine Ammari a affirmé que le démantèlement de la Mission des Nations-Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental par le Maroc aura des conséquences graves pour la région du Maroc. Une déclaration faite lors d'une conférence organisée par le Comité des journalistes algériens solidaires avec le combat du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination à l'Historial Larbi-Ben-M'hidi d'Alger-Centre. Moumène Salih - Alger (Le Soir) - La décision de renvoyer les fonctionnaires politiques onusiens en mission au sein de la Minurso est une réaction du Maroc aux récents revers qu'il a essuyés au niveau international. C'est une des explications avancées par le professeur Tahar Eddine Ammari lors de la conférence animée hier. «La décision de la Cour de justice européenne sur l'illégalité de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, les pressions pour l'élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l'Homme et la dernière visite du Secrétaire général de l'ONU dans les territoires libérés et dans les camps de réfugiés sont autant d'échecs qui ont conduit le Maroc à se retourner contre la Minurso», a précisé Me Ammari. Il a toutefois regretté que face à cette violation flagrante, le Conseil de sécurité se soit limité à «un simple communiqué de presse». Pour le conférencier, le démantèlement de la Minurso est «une réaction du Maroc dangereuse pour la région» qui pourrait conduire le Front Polisario à décider d'une reprise des armes. Une éventualité affichée ouvertement par Mhamed Cheikh, chargé d'affaires de l'ambassade de la République arabe sahraouie à Alger. «Nous avons reçu une demande officielle des représentants de la diaspora sahraouie consistant à permettre à des centaines de jeunes de retourner dans les camps de réfugiés. Aujourd'hui, comme l'ensemble de nos jeunes, ils ne sont pas du tout d'accord avec la politique du gouvernement sahraoui qui consiste à toujours calmer la situation. Ils veulent reprendre les armes et sont décidés à s'engager pour libérer leur pays», a-t-il assuré. De son côté, le professeur Ahmed Kateb de l'université d'Alger a rappelé les liens forts qui unissent le Maroc à Israël, à la France et à l'Arabie Saoudite. «Le Maroc reste la tête de pont de la France en Afrique et dans le monde arabe. La santé diplomatique et politique de Rabat dépend du soutien de Paris. Et aujourd'hui, sa santé financière et militaire dépend de l'Arabie Saoudite».