La Fête de la bière approche à Munich mais la pression n'est pas que dans les chopes ! La situation est même explosive au Bayern, entre coups de gueule des stars et résultats en dents de scie, à la veille de recevoir le modeste Mayence pour la 4e journée de Bundesliga. Sportivement, après un mois de compétition, le champion en titre n'est pas au niveau de ses ambitions, sixième seulement du championnat (à un point du leader Dortmund) après une défaite 2-0 à Hoffenheim le week-end dernier. Et en Ligue des Champions, le 3-0 mardi contre un faible Anderlecht réduit à dix dès le début du match n'a pas fait illusion : miné par ses querelles internes, le «Rekordmeister» a égaré son âme et sa puissance de feu. Ennuyeux, au moment d'aborder un tunnel de cinq matchs en 16 jours, dont le déplacement à Paris contre le PSG en Ligue des champions le 27 septembre. Le coup de sang de Ribéry Si certaines «crises» sont larvées, celle du Bayern a le mérite d'être bien visible. En quelques jours, le buteur vedette Robert Lewandowski a attaqué ses dirigeants dans la presse sur leur politique de recrutement, Thomas Müller a reproché à son entraîneur Carlo Ancelotti de ne pas voir ses qualités, Arjen Robben a incendié ses coéquipiers après le match de Ligue des champions mardi contre Anderlecht (3-0), et Franck Ribéry a jeté son maillot de rage après son remplacement, avant de s'en prendre verbalement au directeur sportif Hasan Salihamidzic ! Devant ce spectacle, le grand patron du club Karl-Heinz Rummenigge a tapé du poing sur la table lundi : «Dorénavant, ceux qui critiquent publiquement l'entraîneur, le club ou les autres joueurs vont avoir affaire à moi personnellement». Ambiance. Kicker, la Bible du football allemand, avance une explication à cette poussée de fièvre : Ancelotti, l'entraîneur italien arrivé la saison dernière, est en train de perdre le contrôle du vestiaire, naguère régulé par le capitaine Philipp Lahm et «l'ancien» Xabi Alonso, tous deux partis à la retraite. Quant à Müller, figure emblématique du club, Ancelotti l'a en quelque sortedécrédibilisé comme régulateur de tension, en ne lui faisant pas confiance sur le terrain. «Le cas Müller», idole nationale en disgrâce, est d'ailleurs du point de vue des supporters et des commentateurs allemands une véritable crise dans la crise. L'incident Ribéry, estime Kicker, est particulièrement révélateur. «Ribéry est très estimé des joueurs, du public et des dirigeants», note le journal. «Son coup de sang démontre une chose : Ancelotti, débarqué à Munich avec la réputation de savoir séduire les joueurs, est arrivé à un point où il risque de perdre le contrôle de l'équipe. Et s'il perd le contrôle de l'équipe, les conséquences risquent d'être bien plus graves que la perte de quelques points». Mayence en bête noire Bref, la réception de Mayence devient du coup un test décisif, d'autant plus redouté que la petite équipe de la Hesse est la dernière à s'être imposée en championnat sur la pelouse de l'Allianz Arena, en mars 2016, et l'une des rares à y avoir arraché un nul la saison dernière. Pendant ce temps, Dortmund, le grand rival claqué mercredi à Tottenham en C1 (3-1), défendra sa première place dimanche à domicile contre Cologne. Deux autres équipes, avant cette 4e journée, comptent 7 points comme Dortmund. Le promu Hanovre, qui pouvait se retrouver provisoirement seul leader hier en cas de succès face à Hambourg à domicile, en match avancé. Et l'ambitieux Hoffenheim, qui reçoit le Hertha Berlin. Avec six points comme le Bayern, Leipzig est dans une bonne dynamique, avec deux victoires probantes avant son nul de mercredi en Ligue des champions contre Monaco (1-1). Les «Taureaux Rouges» reçoivent aujourd'hui Mönchengladbach.