La Sonatrach a décidé de relancer l'activité du complexe pétrochimique CP1K de Skikda, en procédant à la réhabilitation de l'unité de production de l'éthylène. Par cette décision, le groupe pétrolier a mis fin à un débat, qui a duré plus de trois ans, autour de la fermeture de ce complexe. L'activité liquéfaction, raffinage et pétrochimie (KRP, ex-aval) a lancé hier le processus de consultation pour la sélection de la compagnie d'engineering qui devra prendre en charge l'opération de réhabilitation de ce complexe. Pour ce département, géré par le vice-président de la Sonatrach Akli Remini, cette opération est importante, dans la mesure où elle devra porter la production de l'éthylène à 120 mille tonnes par an. En outre, elle devra absorber une grande quantité de gaz d'éthane, qui sera dégagé par le nouveau méga-train GNL de Skikda. Ce gaz est très nocif pour la couche d'ozone. Si la question de la relance de l'activité de cette unité fait l'unanimité dans le milieu de l'aval, tout le monde s'interroge pourquoi la Sonatrach a pris autant de temps pour prendre la décision de réhabiliter le complexe CP1K. Pendant dix ans (de 2003 à 2013), la Sonatrach avait consenti énormément d'investissements dans le chapitre de la mise à niveau du complexe de Skikda, qui est entré en service sous Boumediène en 1978. On évoque ici les montants de 100 millions d'euros et 850 millions de dinars. Mais avec l'arrivée de Youcef Yousfi et Abdelhamid Zerguine, la Sonatrach avait pris une autre option pour ce complexe. On évoquait surtout le manque de rentabilité de ce complexe. En septembre 2012, l'ancien P-dg de la Sonatrach avait procédé à la constitution d'un comité de démantèlement et de redéploiement du personnel, estimé alors à quelque 785 employés. Cette décision allait à l'encontre d'une étude réalisée en 2011 par une compagnie sud-coréenne, qui avait conclu que plusieurs unités du complexe pouvaient être réhabilitées et étaient susceptibles de générer une plus-value. Selon des experts en pétrochimie, la décision prise par Amine Mazouzi, de remettre en service le CP1K, est motivée par les opportunités économiques et la nécessité de préserver la chaîne de fabrication entre ce complexe et le méga-train GNL, construit par l'américain KBR. Le complexe devra ainsi consommer une grande partie du gaz d'éthane dégagé par la liquéfaction du gaz naturel. Sans le processus de récupération de ce gaz, l'usine GNL serait forcée de brûler pas mois de 150 mille tonnes d'éthane par an. En outre, toute la consommation nationale en PEHD est le fruit de l'importation alors que le complexe CP1K est en mesure de couvrir 60% des besoins du pays en cette matière. Avec sa longue expérience dans le raffinage et la pétrochimie, Akli Remini a mis la barre très haut pour la sélection de la compagnie d'engineering qui devra réaliser le projet. Il insiste surtout sur l'amélioration des procédés de traitement des produits gazeux et la fourniture des équipements les plus rentables sur le marché. Après une longue hésitation, la ville de Skikda devra renouer avec son complexe CP1K, qui devra non seulement satisfaire la demande nationale sur certains produits, mais aussi permettre l'exportation de quelques dérivés.