La production d'hydrocarbures augmentera en 2016, annonce le ministre de l'Energie, évoquant «une réflexion» sur le développement de l'aval pétrolier et gazier. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - «Avec l'entrée de nouveaux projets en production à partir de 2016, nous comptons augmenter la production», déclarait jeudi Salah Khebri à Skikda. En marge d'une visite de l'école de Skikda de l'Institut algérien du pétrole, située dans la commune de Filfla, le ministre de l'Energie a mis en avant l'amélioration des profils de production d'hydrocarbures. Rappelant que «la priorité des priorités, c'est l'amont pétrolier», Salah Khebri évoquera l'intensification de l'effort d'exploitation mais aussi la valorisation du domaine minier déjà exploré. Soit «la réorientation» de l'effort vers les zones déjà exploitées, dira le ministre de l'Energie, pour «essayer d'avoir des découvertes qui peuvent être mises rapidement en production». Dans la mesure où nombre de «découvertes qui se font ne se transforment pas en production car éloignées des centres de traitement», Salah Khebri relève l'opportunité de «réorienter quelque peu l'exploration pour, dès qu'il y a une découverte, de la (relier) aux centres de traitement et agir sur les profils de production». Outre l'amont, le ministre de l'Energie évoquera aussi le développement de l'aval pétrolier et gazier, notamment la pétrochimie. Faisant état d'études «en cours » dans le domaine de la valorisation de l'éthane notamment, Salah Khebri indique qu'une réflexion sur l'aval est lancée par le secteur. «Il y a toute la réflexion sur l'aval pétrolier et gazier. Nous allons étudier tous ces volets», considère-t-il, indiquant que des projets dans ce domaine sont «en phase d'étude» dans la zone industrielle de Skikda. «Si ces projets s'avèrent rentables, nous les lancerons», dira-t-il. Une plateforme industrielle où Salah Khebri, accompagné notamment par les P-dg des groupes Sonatrach et Sonelgaz, a effectué une visite d'inspection de l'unité Topping Condensat (RA2K), de la raffinerie RA1K, l'unité de liquéfaction de gaz naturel liquéfié, l'unité de transformation de plastique (CP2/K ), la centrale électrique (825 MW) et la station de dessalement de l'eau de mer (100 000 m3/j), ainsi que des projets de réalisation de stations de pompage de carburants et gaz Skikda-Berrahal (Annaba) et Berrahal-El Khroub (Constantine) et d'un transformateur électrique de 220/60 kilovolts. Considérant que «les unités fonctionnent normalement», notamment celles réhabilitées et rénovées, et que «de bonnes performances ont été réalisées», Salah Khebri assure toutefois que l'«on ne doit pas tomber dans l'autosuffisance». Il s'agit de «toujours veiller à faire mieux, en termes de performances, de respect des normes de sécurité et d'environnement», observe le ministre qui invitera les cadres du secteur à œuvrer à «faire encore plus». «Il y a des projets très bien avancés» à Skikda, relève ainsi Salah Khebri qui concédera toutefois des «retards» dans l'achèvement du projet de transformateur électrique, en raison de plusieurs contraintes. A ce propos, le ministre de l'Energie indique que «des instructions» ont été données pour «régler ce problème rapidement» et accélérer les travaux. Constatant l'état d'avancement assez satisfaisant du projet de canalisations, lancé sous la conduite de Naftal et qui doit être livré d'ici la fin de l'année, Salah Khebri invitera à «veiller à ce que les projets lancés se terminent dans les délais», à augmenter les capacités de stockage, agir en termes d'anticipation, faire des études sur le long terme et promouvoir le transport par rail des produits pétroliers. D'autre part, le ministre de l'Energie estime qu'«il n'est pas normal» que l'alimentation en eau à partir de la station de dessalement subisse des perturbations en raison de capacités de stockage insuffisantes. Réfutant tout impact négatif de la conjoncture sur les projets énergétiques, Salah Khebri invoquera, ce faisant, la «grande responsabilité» de développer ce secteur «dont l'importance n'est plus à démontrer» et une responsabilité qu'il s'agit d'«assumer». C. B. Le complexe Polymed de Skikda en suspens Le sort du complexe Polymed (production de polyéthylène) de Skikda est en suspens, l'éventualité de sa fermeture n'étant pas écartée. C'est ce que le ministre de l'Energie indiquait jeudi à Skikda. Constatant que cette unité «est en déficit depuis quelques années» et que «les travailleurs sont à l'arrêt», une situation «inacceptable» selon lui, Salah Khebri indiquera que Sonatrach a été instruite en vue de «prendre des dispositions pour fiabiliser» ce complexe. «Nous allons voir quelle solution définitive adopter», dira-t-il, évoquant la possibilité de «le restructurer ou de le fermer et réorienter le personnel vers d'autres unités». Toutefois, Salah Khebri se voudra rassurant en réfutant tout impact négatif sur les travailleurs.