C'est un Ahmed Ouyahia déterminé à reconquérir le terrain perdu jusque-là par sa formation dans tous les domaines d'activité politique qui s'est adressé hier aux membres du conseil national de son parti, lors de la première réunion qui a suivi le dernier congrès du parti. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - A l'ordre du jour de cette rencontre figurent notamment des questions d'ordre organique, telles que l'élection du bureau national ou encore l'approbation du règlement inférieur. Mais les questions politiques occuperont une large place lors de cette session qui sera ponctuée par une conférence de presse que le secrétaire général Ahmed Ouyahia animera demain. D'ailleurs, lors de son intervention, il a annoncé la couleur en indiquant «que parler des résolutions de notre congrès, c'est en rappeler d'abord les résolutions politiques et les positions très claires, dont le soutien au président de la République», mais aussi de la résolution économique et sociale «qui énonce des propositions concrètes pour dépasser la crise financière et aller vers une économie diversifiée et compétitive, une économie à même d'assurer l'avenir du pays et de ses jeunes générations». Il évoquera aussi le programme d'action «qu'il (congrès) nous a défini pour porter le message de notre Rassemblement au sein de la population et pour semer un espoir légitime dans le pays qui dispose d'atouts nombreux». Contre l'endettement extérieur La montée au créneau d'Ahmed Ouyahia lors de son intervention a été entamée par ses réserves exprimées à l'égard de ceux qui lancent des appels «aux solutions de facilité dont le recours à l'endettement extérieur, lequel cas d'excès pourrait dans quelques années hypothéquer la souveraineté économique du pays et exposer la population à des mesures sociales dramatiques comme cela fut le cas déjà dans le cadre de l'ajustement structurel sous l'égide du FMI». «L'Algérie était dans l'incapacité de faire face au remboursement d'une dette extérieure qui culminait à 30 milliards de dollars , a-t-il expliqué. Et d'ajouter : «Le souvenir de cette douloureuse expérience, conjuguée à nos difficultés financières actuelles, doit nous encourager à accélérer la mise en œuvre des réformes économiques nécessaires, tout en préservant la justice sociale. Cette crise financière nous invite aussi à encourager les capacités productives dans le pays, pour offrir plus d'emplois à nos enfants et réduire la facture de nos importations laquelle sera de plus en plus insupportable sauf à emprunter pour acheter la production des autres comme nous l'avons vécu il y a à peine 20 ans». Question : qui vise Ahmed Ouyahia à travers cette prise de position ? La question reste entièrement posée. «Surenchères tapageuses» ! L'autre positionnement affiché par le patron du RND est celui qui agite la scène nationale. Ahmed Ouyahia n'évoque ni l'affaire Rebrab encore moins les sorties médiatiques du secrétaire général du FLN ou les appels des uns et des autres. Il dira toutefois que le «Rassemblement appelle à l'avènement d'un consensus politique dans le respect de la Constitution, des institutions de la République ainsi que la volonté du peuple exprimée démocratiquement par la voie des urnes. Il dira : «Le Rassemblement déplore l'agitation et les surenchères tapageuses qui en définitive profitent d'abord aux manœuvres internes ou externes qui ciblent les intérêts collectifs des Algériens». Face à cette situation, il plaide pour le dialogue. A ce propos, il fera savoir que «le dialogue est une tradition ancestrale de notre peuple et il permet de gérer les divergences et les différends. Nous appelons donc à une utilisation plus grande de cette vertu civilisationnelle». Dans le cas contraire, Ouyahia demande à ce que «la justice arbitre tous les désaccords et sanctionne toutes les violations de la loi. Pour cela, nous ferons l'économie des agitations et des surenchères qui alimentent l'inquiétude des citoyens». L'autre question politique évoquée par le SG du RND est relative à la problématique de l'autonomie prônée par le MAK. A ce sujet, il s'en est pris au MAK et aux militants autonomistes de la vallée du M'zab. Dans son intervention, Ahmed Ouyahia s'est montré particulièrement incisif en qualifiant les meneurs de ces mouvements de «mercenaires politiques» agissant sous la houlette de «certaines puissances étrangères revanchardes» qui orchestrent des «manœuvres subversives pour déstabiliser l'Algérie». Il n'en demeure que toutes ces questions, le patron du RND les évoquera sans aucun doute et avec plus de détails lors de sa conférence de presse.