Le Département d'Etat qui, l'année dernière déjà, estimait que la nébuleuse Daesh avait peu de chance de s'implanter en Algérie, met encore une fois en exergue l'approche algérienne dans la lutte anti-terroriste. C'est ce qui ressort en tout premier lieu du rapport annuel de l'Administration Kerry sur le terrorisme à travers le monde, rendu public jeudi. Soulignant, comme cela a été souvent le cas à maintes occasions, le rôle de partenaire «important»de l'Algérie dans la lutte anti-terroriste, l'Admini-stration US recense Al-Qaïda au Maghreb, le Mouvement pour l'unité et le Jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) basé au Mali, Al-Mourabitoun, et la branche algérienne de l'Etat islamique, Jund-Al-Khilafah, au rang de groupes terroristes dont les menaces s'expriment aussi bien à l'intérieur que le long des frontières du pays. Les terroristes algériens ayant prêté allégeance à Abou-Bakr Al Baghdadi ont revendiqué durant l'année 2015 de sporadiques actes du fait que les services de sécurité ont «de façon significative» limité la capacité de nuisance des terroristes de Jund-Al-Khilafah, constate le Département d'Etat qui explique ce fait que l'Algérie «a poursuivi sa campagne agressive pour éliminer toute activité terroriste» notamment dans la capitale et les grands centres urbains, avec la mise sur pied d'opérations de recherche dans la région montagneuse de Kabylie et les grandes contrées du désert. Se basant sur diverses sources, l'Administration Kerry a recensé 62 actes terroristes commis en Algérie dont ceux du 20 juin, lorsqu'un colonel et deux soldats avaient été tués à Batna, l'attentat au centre-ville de Bouira contre une patrouille de la BMPJ le 6 juillet, et l'embuscade tendue contre des militaires à Aïn-Defla le 17 juillet. L'autre résultat significatif de la lutte anti-terroriste en Algérie, selon l'appréciation américaine, est qu'aucun enlèvement n'a été enregistré dans les régions qui en ont beaucoup souffert lors des dernières années. Globalement, pour les Américains, si notre pays demeure intransigeant dans le rejet de toute coalition internationale au nom de la non-intervention dans les affaires intérieures d'autres Etats, il est en train de venir à bout du terrorisme, et il le doit à la mobilisation de son armée et de ses services de sécurité qu'il s'est attelé à «moderniser et professionnaliser», estiment les rédacteurs du rapport où il est également fait état de la restructuration du DRS et ce qu'il en a résulté, avec notamment la mise sous contrôle direct du vice-ministre de la Défense du Service central de l'anti-terrorisme (Scaat), l'héritier du Centre de coordination de lutte anti-terroriste (Scorat). En fait, pour les Américains, la lutte contre le terrorisme en Algérie ne s'est pas limitée aux services de sécurité sur le terrain. L'Algérie s'est aussi enhardie à la mise en place d'une législation, notamment pour la lutte contre le financement du terrorisme comme le stipulent les résolutions des Nations Unies. Ceci, entre autres, à travers la lutte contre le commerce informel qui génère annuellement entre 30 et 40 milliards de dollars. Selon le rapport US sur le terrorisme mondial pour l'année 2015, l'Algérie a poursuivi ses efforts diplomatiques et sa médiation pour la promotion de la paix et de la sécurité dans la région. Et de citer l'implication de notre pays dans le règlement des conflits malien et libyen, tout en regrettant, comme ce fut le cas dans le précédent rapport, que le désaccord entre l'Algérie et le Maroc constitue un écueil pour la coopération bilatérale et régionale pour la lutte anti-terroriste, tout en louant l'entente algéro-tunisienne. Depuis le début du Printemps arabe, l'Algérie a déployé au minimum 75 000 hommes pour la surveillance des frontières sud et est du pays, dont 50 000 affectés le long de la frontière avec la Libye, assure l'Administration américaine dans un rapport rarement aussi élogieux pour un pays comme le nôtre, tant il compte dans la stratégie voulue par les Etats-Unis dans la lutte internationale contre le terrorisme. M. Azedine Quatre autres terroristes identifiés Quatre nouveaux terroristes ont été identifiés, jeudi dernier, par les services de l'ANP dans le cadre de l'opération de lutte antiterroriste menée dans la région de Sétif, dépendant de la 5e Région militaire. Il s'agit de «A. Salem» dit Hamza, «T. Abdelhafid» dit Ayoub, «A. Abdelouaheb dit Haroune et «S. Mohamed» dit Yakoub. L'opération de l'identification du huitième et dernier terroriste est toujours en cours, souligne un communiqué du MDN. Les huit terroristes abattus, mardi soir, dans la région de Sétif activaient dans les environs de la wilaya de Boumerdès en 2014, puis à Jijel, a rappelé la même source. Le ministère de la Défense nationale a ajouté qu'après avoir pisté les déplacements des terroristes, ils ont été neutralisés lors d'une embuscade tendue dans la localité d'Oued Laâtache, près de la commune d'El Guelta Zarga, dans la wilaya de Sétif. D'autre part et selon le même communiqué du MDN, 5 mines de confection artisanale, 4 détonateurs, 4 panneaux solaires, une quantité de médicaments, des provisions et d'autres objets ont été découverts et détruits à Chlef et Jijel par deux détachements de l'ANP relevant respectivement de la 1re et 5e Région militaire