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DIPLOMATIE ALGERIENNE ET SAHEL
La fin de l'attentisme ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 10 - 2013

Le gouvernement algérien semble décidé à s'imposer dans sa zone d'influence directe qu'est la sous-région du Sahel. La récente visite du ministre des Affaires étrangères burkinabé, la tournée régionale que mène actuellement Ramtane Lamamra et la venue prochaine du Secrétaire d'Etat américain à Alger sont autant d'éléments qui confirment ce redéploiement. Une offensive qui coïncide avec la dégradation de la situation sécuritaire en Libye et en Tunisie.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Alger met un terme à sa politique d'attentisme diplomatique dans le Sahel. Un redéploiement que doit mener le nouveau ministre des Affaires étrangères et ex-commissaire Paix et Sécurité de l'Union africaine, Ramtane Lamamra. Depuis sa nomination, le diplomate multiplie les rencontres.
Lundi dernier, il recevait son homologue burkinabé, Yipene Djibril Bassole. La sécurité dans la sous-région était au centre des discussions.
Il faut dire que le Burkina Faso a joué un rôle pivot ces dernières années. Ouagadougou a eu à gérer l'ensemble des négociations et de libération d'otages en jouant le rôle d'intermédiaire entre les pays occidentaux et les groupes terroristes. Opérations quasi-clandestines qui ont permis à ce pays d'asseoir une réputation de «facilitateur». Et c'est fort de cette aura que le Burkina Faso a organisé le processus de dialogue entre le gouvernement de transition malien et les représentants des communautés de l'Azawad. Traditionnellement, ce type d'initiative a toujours été du ressort de l'Algérie. En définitive, les deux grands dossiers gérés par le gouvernement burkinabé n'ont pas donné de résultats probants. Pire, la problématique des rançons a même déstabilisé la sous-région, les prises d'otages constituant une des principales sources de financement des groupes terroristes. Les discussions entre Ramtane Lamamra et Yipene Djibril Bassole ont sûrement tourné autour de la nécessité de revenir à des actions concertées. Le message d'Alger semble avoir été compris. «Il existe déjà entre nous, de manière bilatérale et multilatérale, des structures chargées de promouvoir justement cette coopération en matière de sécurité et aussi en matière d'échange d'informations qui est l'un des objectifs de ma visite en Algérie. Je dois rendre hommage au leadership algérien en matière de lutte contre le terrorisme et le narcotrafic», avait alors déclaré le ministre burkinabé des Affaires étrangères.
Nouvelles actions collégiales
Mais Lamamra sait que les Algériens n'auront aucune influence dans le Sahel tant qu'ils resteront à Alger. La tournée qu'il a entamée jeudi dans la région est donc d'une importance capitale.
De Nouakchott, sa première étape, il affiche les contours de la nouvelle politique sécuritaire algérienne dans la sous-région : «Cette tournée intervient conformément aux instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a ordonné qu'un intérêt particulier soit accordé aux pays voisins, notamment les pays du champ avec lesquels l'Algérie a des intérêts stratégiques et travaille conjointement dans le cadre de la lutte antiterroriste et contre le crime organisé transfrontalier.»
Il a également plaidé pour une «vision prospective commune de l'action collégiale dans la région». Mais voilà, les pays du champ se sont dotés déjà d'un instrument pour partager les renseignements et mener les actions antiterroristes.
Créé en avril 2010, le Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) est basé à Tamanrasset et rassemble des officiers algériens, maliens, mauritaniens et nigériens.
Toutefois, cette structure ne s'est pas montrée d'une grande efficacité sur le terrain des opérations, notamment dans le nord du Mali. Il semble que les blocages soient avant tout d'ordre politique.
Le Mali, alors dirigé par Amadou Toumani Touré, avait fait preuve de peu d'engagement. Le Cemoc peut aujourd'hui jouer un rôle appréciable sur le terrain à condition que ses capacités et ses prérogatives soient renforcées.
Il sera également nécessaire d'élargir ses membres à d'autres pays : Libye (à l'époque Mouamar Kadhafi avait refusé de participer à cette initiative), le Burkina Faso, voire même le Tchad et le Nigeria.
La coordination avec les responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), s'avère, elle aussi, indispensable. Toutes ces questions pourraient être abordées par Ramtane Lamamra à Bamako et Niamey, les deux prochaines étapes de sa tournée.
Attentes américaines
Depuis la dégradation de la situation sécuritaire et politique dans le Sahel, les pays occidentaux n'ont cessé d'«encourager» l'Algérie à aller vers plus d'engagement. Ce fut principalement le cas au Mali et en Libye. Niet catégorique d'Alger qui refuse le rôle de «garde champêtre».
Une position compréhensible après le chaos provoqué par la France et les pays de l'Otan au terme de la guerre menée contre l'ancien régime libyen. Dilapidation de l'arsenal de l'armée libyenne, constitution des milices armées, déploiement des groupes terroristes dans le Fezzan et la Cyrénaïque, explosion du trafic de drogue en provenance du Maroc... cette intervention a provoqué la déstabilisation d'un pays situé au cœur du Maghreb et du Sahel. S'ajoute à cela une dégradation de la situation sécuritaire en Tunisie qui est la cible de groupes terroristes.
Annoncée pour les 6 et 7 novembre, la visite du Secrétaire d'Etat américain à Alger portera essentiellement sur la situation sécuritaire au nord de l'Afrique. John Kerry présentera aux responsables algériens les axes d'une nouvelle politique de coopération : politique, sécuritaire et économique.
Sur le plan économique, les Américains souhaiteraient intensifier les échanges et les investissements en faisant en sorte de sortir du secteur des hydrocarbures. Intimement liées, politique et sécurité pourraient donner lieu à une nouvelle forme de coopération. C'est notamment le cas du secteur de l'armement.
Washington pourrait proposer à Alger des équipements qui permettraient à l'ANP d'augmenter son efficacité dans les zones désertiques. Mais il ne faut pas être naïf, l'administration américaine — sous couvert de restrictions imposées par le Congrès — n'acceptera jamais les armements adéquats. Cela est valable pour les drones, les avions antichars A10, les systèmes de communications sécurisées ou encore les satellites de reconnaissance.
Car pour jouer son rôle de leader dans le Sahel, comme le souhaitent les Etats-Unis, l'Algérie a besoin de ce type d'équipements. Mais voilà, les Américains sont aussi confrontés à une autre problématique : le Maroc.
Un rapprochement entre Algériens et Américains serait perçu comme un «lâchage» par le palais royal et les lobbyistes pro-marocains. Kerry se trouve donc face à une situation très sensible. Il devra rassurer et trouver des solutions concrètes pour soutenir concrètement le rôle de l'Algérie. Le Secrétaire d'Etat sait que l'Algérie est un élément-clé dans la stabilisation du Sahel.


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