Gareth Bale y arrivera-t-il? Deux semaines après avoir remporté la Ligue des Champions, l'attaquant du Real Madrid fait face à un nouveau défi : porter le pays de Galles le plus loin possible pour son premier Euro, une page historique à écrire dès samedi face à la Slovaquie. Bale, seul Gallois à évoluer au niveau des stars européennes, a déjà fait beaucoup en amenant son pays là où l'un de ses plus illustres prédécesseurs, l'ancien Mancunien Ryan Giggs, n'a jamais été. Mais la qualification pour le premier Euro de l'histoire a levé avec elle un fol espoir : celui de ne pas faire que de la figuration. Les Gallois n'ont disputé qu'un seul grand tournoi dans leur histoire, le Mondial en 1958. Il y a donc un légitime mélange d'excitation et de nervosité au moment d'affronter l'autre petit poucet du groupe B dont les favoris sont l'Angleterre et la Russie. «Il y a quelque chose d'un peu irréel d'être présents ici. Nous attendions cela depuis tellement longtemps», a expliqué Bale cette semaine à Dinard (Bretagne), camp de base de la formation britannique. «Avant, les grands tournois, je les regardais à la TV, chez moi. Etre désormais concerné, c'est géant. C'était un de mes rêves mais réaliser ses rêves n'est pas toujours simple», a poursuivi la fusée du Real Madrid. Le pays de Galles n'a pas volé son ticket pour l'Euro, prenant notamment quatre points à la Belgique en phase de qualification, surtout grâce à un Gareth Bale au sommet de son art lors des duels face aux Diables Rouges. «L'énergie positive» des Slovaques Depuis leur qualification acquise, les Gallois ont toutefois enchaîné les contre-performances, incapables de gagner leurs matchs de préparation contre les Pays-Bas, l'Ukraine, l'Irlande du Nord et la Suède qui leur a infligé une claque la semaine dernière (3-0). Des matchs qui se sont disputés quasiment sans Bale qui a fait son retour dans l'équipe en deuxième période face aux Suédois après une saison épuisante au Real. De quoi souligner la dépendance galloise à sa star. Les hommes de Gary Coleman ne doivent pas s'attendre à une partie de plaisir face à la Slovaquie. L'équipe de Jan Kozak reste sur une victoire (1-3) convaincante face à l'Allemagne et la star de l'équipe, le meneur de jeu de Naples Marek Hamsik, respire la grande forme. Les Slovaques, qui ont participé aux derniers Mondiaux, ont davantage de vécu que les Gallois. «L'ambiance dans l'équipe est excellente, se réjouit le défenseur Peter Pekarik. Nous avons des joueurs d'expérience et de qualité. Nous devons maintenant transformer cette énergie positive en résultat concret». «La clé serait de réussir à mettre Bale hors du match», note-t-il encore. A distance, l'intéressé, étiqueté pendant un temps «l'homme à 100 millions d'euros» après son transfert record à Madrid pour 90 millions d'euros (2013), répond que «le Pays de Galles n'a jamais été l'équipe d'un seul homme». «Nous attaquons en groupe, nous défendons en groupe. Ce que nous avons réussi en qualification est une œuvre collective. Et nous ne sommes pas en France juste pour faire le nombre. Nous attendions ce moment depuis tellement longtemps que nous allons tous tout donner pour réussir quelque chose de grand», a-t-il ajouté.