Noureddine Bouterfa est le nouveau ministre de l'Energie. Il succède à Salah Khebri qui a été remercié à la suite du remaniement partiel opéré samedi par la présidence de la République. La nouveauté est que c'est la première fois qu'un électricien accède à ce poste alors qu'auparavant ce sont des pétroliers qui étaient nommés. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Ayant dirigé la compagnie nationale de l'électricité et du gaz, Sonelgaz, Noureddine Bouterfa se voit propulsé à la tête d'un département aussi stratégique que celui de l'énergie dans un contexte marqué du sceau de la crise. Fort d'une trentaine d'années au sein de la Sonelgaz, le nouveau ministre de l'Energie est connu pour avoir un profil de «planificateur». Un profil qui sied plus que tout au département de l'Energie en ces temps de crise et d'incertitudes caractérisant le marché du pétrole. Des observateurs avertis reconnaissent volontiers que le désormais ex-P-dg de Sonelgaz s'est distingué à plusieurs reprises depuis deux ans comme un leader managérial et politique du secteur de l'énergie sans être remis en cause dans ses sorties publiques. «Noureddine Bouterfa est sans doute attendu pour transposer sa doctrine d'entreprise à l'ensemble du secteur. Le P-dg de Sonelgaz milite depuis plusieurs années pour des prix rémunérateurs du kilowatt/heure afin de pouvoir financer le développement de la génération électrique mais aussi, même s'il le dit beaucoup moins, afin de mieux encadrer la croissance rapide de la demande, notamment des pics d'appels saisonniers», commente El Kadi Ihsane, un fin connaisseur du secteur. Noureddine Bouterfa est, de l'avis d'autres observateurs, l'un des artisans du zéro délestage. Grâce à lui, le groupe Sonelgaz a pu se doter des capacités nécessaires pour couvrir la demande en consommation durant l'été. Partisan de la «vérité des prix» concernant les tarifs d'électricité, «sauf si des mécanismes de subvention permettant à l'entreprise de vivre», Noureddine Bouterfa en a fait l'un de ses principaux leitmotive. «Sonatrach et Sonelgaz doivent sortir de l'engrenage des bas prix. Les besoins de financement des investissements des dix prochaines années sont de 1 240 milliards de dinars», a expliqué Bouterfa lors d'une de ses dernières sorties publiques en tant que P-dg de Sonelgaz. Bouterfa use d'un ton qui peut surprendre mais que lui assume volontiers. «Que mes déclarations soient franches, elles l'ont toujours été. Je ne refuse pas le débat autour de questions qui touchent à l'avenir du pays à condition qu'on use d'arguments pertinents. J'ai toujours défendu les mêmes opinions et j'avais fait les mêmes déclarations par le passé. Rien n'est nouveau dans ce que j'ai dit. On semble oublier que je suis un chef d'entreprise, le premier responsable d'un groupe stratégique dont la santé financière et les différents métiers qu'il exerce sont essentiels pour accroître la dynamique économique du pays. En tant que responsable, j'ai toujours veillé à ce que les intérêts de Sonelgaz soient sauvegardés et que sa voix soit et continue d'être audible. Nous avons toujours milité pour que des solutions soient trouvées et qui soient en harmonie avec la politique sociale de notre pays», disait, en février dernier, Bouterfa.