Plusieurs dizaines de familles ayant acheté un lot au niveau du quartier des 65 lots, situés à l'est du chef-lieu de la commune de Taghzout, à 10 kilomètres au nord-est de Bouira, attendent depuis plus de quatre ans leur raccordement à l'énergie électrique, avant de pouvoir espérer l'aménagement de leur quartier. Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - D'après des représentants de ce quartier que nous avons rencontrés sur les lieux, tout a démarré à partir d'un malentendu entre les habitants de ce quartier et le wali. Lors d'une visite sur les lieux en 2014, le wali, qui a pris connaissance de l'ampleur du problème de ce lotissement, dont la création remonte en réalité à 1997, a appelé les propriétaires des lots de ce quartier à participer dans une sorte de montage financier avec la DD de Bouira pour le raccordement en énergie électrique, tout en engageant la wilaya pour une contribution financière pour la prise en charge de ce problème. Une contribution financière dont le montant n'avait pas été arrêté et qui allait constituer justement le problème pour sa concrétisation. D'ailleurs, dès le départ, les représentants du quartier n'avaient pas eu le courage d'expliquer au wali que parmi les 65 bénéficiaires au niveau de ce quartier, une bonne vingtaine n'avait plus le problème d'électricité puisque, étant situés aux abords de l'ancien lotissement qui est complètement viabilisé et électrifié, ces riverains ont pu être raccordés à partir de l'ancienne ligne électrique existante à moins de 10 mètres. Outre cette vingtaine de bénéficiaires qui est raccordée, d'autres bénéficiaires ont acheté des lots et les ont revendus et d'autres encore n'étaient pas pressés de construire. Tout ce beau monde n'était pas près de contribuer financièrement pour l'amenée d'énergie électrique. De fait, les seules familles qui étaient dans un besoin pressant d'énergie électrique étaient celles-là mêmes qui ont construit et qui habitent les lieux. Leur nombre ne dépasse pas la trentaine de familles. Aussi, lorsque les représentants de ces familles, en coordination avec les services de l'APC, avaient entamé les démarches et une fois la DD leur a envoyé le devis estimatif pour l'électrification des lieux, ceux-ci ont, dès lors, buté sur le problème de la quote-part à payer pour chacun. Et puis, même si l'ensemble des bénéficiaires de lots acceptait le paiement de leurs quotes-parts, le devis estimatif de la DD de Bouira ayant été de l'ordre de près de 270 millions centimes, personne ne pouvait connaître le montant réel de la participation puisque la part de la wilaya n'était jamais connue. Autre problème qui surgit : le devis de la DD de Bouira avait une durée de vie limitée dans le temps et pouvait, à chaque instant, changer et de plus, pour entamer les travaux, il fallait que les bénéficiaires, ainsi que la Wilaya versent les 270 millions centimes. On parle de bénéficiaires et de la Wilaya puisque la commune qui devait également participer à ce montage financier a, déjà, réalisé sur son propre budget un poste transformateur nécessaire pour ces 65 lots et qui lui a coûté plus de 80 millions centimes. Cela étant, depuis que les services de l'APC avaient informé le chef de daïra de Haizer de ce devis qui leur a été envoyé par la DD de Bouira, en juin 2015, rien n'a changé. Le chef de daïra, et à chacune des rencontres avec les représentants de ce quartier des 65 lots, leur répondait qu'il faudrait qu'ils payent. Combien et comment toucher tout le monde, c'est-à-dire l'ensemble des 65 bénéficiaires ? Aucune solution n'a jamais été trouvée par la daïra. Les représentants de ce quartier ont maintes fois essayé de rencontrer le wali en introduisant à la Wilaya des demandes d'audience mais, comme d'habitude, aucune suite n'a été donnée. Aujourd'hui, l'on est à plus de deux ans depuis la fameuse visite de l'actuel wali et les choses sont toujours en l'état ; ou presque puisque depuis, tous ceux qui ont construit dans ce quartier ont pu être branchés à partir du quartier voisin d'une manière illicite, mais ce raccordement risque d'endommager le poste transformateur de l'ancien quartier qui ne pourra plus supporter la charge de tout un quartier supplémentaire. En attendant, les habitants du quartier des 65 lots lancent un énième cri d'alarme au premier responsable de la wilaya pour trouver en urgence une solution à leur situation : le raccordement à l'énergie électrique pour passer à l'autre étape qui consisterait en l'aménagement de ce quartier présenté en son temps comme un quartier résidentiel.