«Je perds aujourd'hui un ami cher dont les avis et les idées m'ont éclairé et inspiré et un homme de lettres qui m'a toujours fasciné par la finesse et la pertinence de son style et les thèmes qu'il choisissait en histoire et préfaçait dans le domaine du cinéma en mettant en valeur les hauts faits des symboles de la Révolution algérienne à travers l'histoire.» C'est en ces termes, que le président de la République a exprimé sa compassion au lendemain du décès de Boualem Bessaïeh. C'était dans un message que le premier magistrat du pays a adressé à la famille du défunt. Ce dernier a été inhumé hier en fin d'après au cimetière El Alia, en présence de plusieurs personnalités, dont des ministres, des hauts cadres de l'Etat et des anciens responsables d'institutions de la République. En effet, c'est dans la journée du jeudi dernier, qu'a été annoncé le décès de Boualem Bessaïeh à l'hôpital d'Aïn Naâdja à Alger, à l'âge de 86 ans, des suites d'une longue maladie. Ministre d'Etat, conseiller spécial et représentant personnel du président de la République, le défunt est né en 1930 à El Bayadh, Boualem Bessaïeh, homme politique et homme de lettres, était un ancien moudjahid, ayant été notamment membre du secrétariat général du Conseil national de la Révolution algérienne de 1959 à 1962. Son parcours était riche en événement, en occupant plusieurs postes de responsabilités au lendemain de l'indépendance du pays. A ce titre, il avait occupé notament les fonctions d'ambassadeur dans plusieurs capitales (Berne, Le Vatican, le Caire, Koweït City, Rabat), puis de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1971. En 1979, il est entré au gouvernement et a été titulaire de plusieurs portefeuilles ministériels. Il a été nommé successivement ministre de l'Information, ministre des Postes et Télécommunications, ministre de la Culture et enfin ministre des Affaires étrangères en 1988. A ce titre, il a participé au sein du comité tripartite Algérie-Maroc-Arabie Saoudite, décidé par le sommet arabe de Casablanca, aux efforts déployés pour aboutir à l'Accord de Taïef qui a mis fin à la guerre civile au Liban. En 1997, il a été nommé membre du Conseil de la Nation, au titre du tiers présidentiel, puis élu président de la Commission des affaires étrangères de la 2e Chambre du Parlement. En septembre 2005, M. Bessaïeh a été nommé par le président de la République aux hautes fonctions de président du Conseil constitutionnel. Dans son message, le président de la République a déclaré que le défunt moudjahid Boualem Bessaïeh qu'il était «un grand homme à la hauteur des missions qu'il a habilement assumées». Et de poursuivre: «Que dire de cette source jaillissante de sagesse et de mesure, de littérature et d'art, de poésie et de finesse, de diplomatie pondérée et de politique avisée, d'expérience longue et émérite, de fidélité en amitié et de loyauté à la patrie, de vertus et de valeurs. Des qualités qui ont fait sa grandeur, une grandeur à la hauteur des missions qu'il a habilement assumées dans toutes les fonctions qu'il a occupées avec mérite, aussi bien en tant qu'ambassadeur de son pays, que chef de sa diplomatie, président de son Conseil constitutionnel, en somme un homme d'Etat.» Pour le président de la République, «si moi je pleure toutes ses louables qualités, l'Algérie pleure en lui l'un de ses meilleurs fils, un homme reconnu pour la pertinence de son opinion, la profondeur de sa pensée et la perspicacité de son esprit. Elle pleure un fils loyal, un diplomate brillant et un politique émérite qui a, de tout temps, défendu avec force ses intérêts et avec courage sa révolution et qui a porté haut sa voix dans tous les forums et à partir de toutes les tribunes».