Le mois de Ramadhan est bien loin, la fête de l'Aïd El Fitr également, mais les prix des fruits et légumes restent toujours élevés. Pourtant les fortes chaleurs des mois de juillet et août ne stimulent point l'appétit et les marchandises restent entassées sur les étals des marchés. Autant de raisons pour que ces prix baissent. Mais en vain. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La hausse des prix des fruits et légumes persiste. Même si le mois de Ramadhan, réputé pour sa traditionnelle flambée des prix, est bien loin, et les vacances d'été installées depuis plus d'un mois, les prix des fruits et légumes continuent à battre des records. Hier, au marché Bouguerfa à Belouizdad (Alger), plus connu sous le nom de marché T'nache, de belles marchandises étaient exposées sur les étals. Très peu de commerçants ont daigné afficher les prix. Stratagème ou pas, en tout cas leurs prix font fuir plus d'un. La preuve : les étroites allées du vieux marché étaient presque désertes. «Juste après l'Aïd El Fitr, la vente a beaucoup baissé», témoigne Abderrahim, marchand de légumes. Outre les grandes chaleurs de ces derniers jours, les prix des marchandises y sont pour beaucoup. La courgette, la carotte, le concombre et l'aubergine se sont alignés sur les 60 dinars le kilogramme. La tomate est proposée à 70 dinars et le poivron la dépasse de 10 dinars. Quant à la laitue et le piment, ils maintiennent leur prix du mois de jeûne et continuent à afficher 120 dinars le kilo. Même la pomme de terre et l'oignon font de la résistance et refusent de descendre en dessous de leurs prix respectifs de 50 et 40 dinars. La cerise sur le gâteau est le citron qui, vendu en début juin dernier à 300 dinars, a atteint ces jours-ci 400 dinars le kilogramme. «Je ne comprends pas cette augmentation pour un produit local», dira Abderrahim. Et dire poursuit-il, «l'été est souvent synonyme de baisse des prix des légumes». Il se rappelle ainsi de l'année dernière où le prix de la tomate a diminué jusqu'à 25 dinars le kilo et celui de la courgette jusqu'à 30 dinars. L'exception de cette année reste pour lui incompréhensible. «Peut-être qu'il y a moins de production nationale», tente-t-il d'expliquer cette interminable flambée des prix des légumes. Même constat côté fruits. Hormis la pastèque vendue à 50 dinars le kilogramme et le melon à 60 dinars, les autres fruits flambent. La nectarine, le raisin et la banane sont proposés à 200 dinars et la pêche à 250 dinars. «Le prix du raisin varie de 100 à 300 dinars et ce, selon la variété et la qualité de la marchandise», précise Noreddine, jeune vendeur de fruits au vieux marché de Belouizdad. Quant à la banane, il précise que pas plus tard que mercredi dernier, elle était à 150 dinars. «Ce matin, j'ai été surpris de découvrir au marché de gros des Eucalyptus, une hausse de 50 dinars sur le prix de gros de la banane. Je n'ai rien compris à cette hausse subite», dit-il. Selon lui, la flambée des prix des fruits qui a marqué cette année est due aux importations qui ont beaucoup diminué. «Aujourd'hui, il ne reste que la production locale et les spéculateurs font la loi et imposent leur prix», dit-il.