Carlo Ancelotti retrouve son pire cauchemar: en pleine idylle en Bavière, l'entraîneur italien se mesure au technicien qui l'a le plus tourmenté, Diego Simeone, lors d'un choc Atletico Madrid-Bayern Munich au goût de revanche ce soir (19h45) en Ligue des champions. Cette affiche au sommet du groupe D n'est pas qu'une répétition de la demi-finale gagnée au printemps dernier par les Colchoneros aux dépens des Bavarois (1-0, 1-2). C'est un duel qui ramène Ancelotti à ses années madrilènes, lorsqu'il était l'entraîneur du Real (2013-2015) et a souvent peiné face au bloc édifié par Simeone. Certes, «Carletto» a vécu l'un des plus grands moments de sa vie de technicien en remportant in extremis la C1 2014, la fameuse «Decima» du Real, aux dépens de l'équipe d'«El Cholo» (4-1 a.p.). Mais de toute sa carrière d'entraîneur, Ancelotti n'a gagné qu'une fois en sept rencontres au stade Vicente-Calderon. Et il y a subi en février 2015 ce qu'il a appelé la «pire défaite» de son mandat merengue: un cauchemar conclu sur le score de 4-0, avec déjà, à l'époque, un but d'Antoine Griezmann. «J'ai hâte de jouer contre l'Atletico, même si je sais que ce sera compliqué. Se mesurer à l'Atletico de Simeone n'est pas facile», a reconnu l'entraîneur italien dans une interview au quotidien sportif espagnol Marca début septembre. «Le Bayern sait déjà comment joue l'Atletico, qui l'a éliminé la saison dernière. Cela, le Bayern ne l'a pas oublié», a-t-il ajouté. Le club allemand, entraîné à l'époque par Pep Guardiola, s'était cassé les dents sur la défense madrilène, s'inclinant 1-0 au Calderon. Et au match retour, une folle chevauchée de Griezmann avait permis à l'«Atleti» de marquer ce but à l'extérieur synonyme de qualification pour la finale. Opposition de styles Entre Atletico et Bayern, deux styles vont à nouveau s'opposer, la virtuosité munichoise face à la rigueur madrilène. Tactiquement, Ancelotti laisse beaucoup de liberté à ses joueurs. Le Bayern a abandonné le pressing permanent et le jeu de possession «à la Guardiola», pour introduire plus de souplesse, et alterner les phases de possession et de contre-attaque. Quant à l'Atletico, il garde intangible sa solidité défensive mais le duo d'attaquants français Griezmann-Gameiro s'annonce prometteur. Entre Simeone et Ancelotti, c'est également le choc entre deux des entraîneurs les plus emblématiques du monde. Les deux hommes s'estiment. «C'est une fierté de se mesurer aux meilleurs», a dit un jour l'Argentin. «C'est un honneur de me mesurer à lui, et aussi un problème», a répliqué l'Italien malicieux. Après la désillusion d'une nouvelle finale de Ligue des champions perdue, cette fois face au Real de Zinédine Zidane en mai dernier (1-1 a.p., 5 t.a.b. à 3), Simeone s'est interrogé cet été sur la suite à donner à sa carrière. Finalement resté à l'Atletico, il a ramené le terme de son contrat de 2020 à 2018, comme si la fin de son mandat débuté en 2011 se rapprochait chaque jour. Premier test pour Ancelotti Le temps presse donc pour l'Argentin, en quête de ce graal européen qui manque à son palmarès. Et cela passe par une grande performance mercredi, un match déjà décisif pour le gain de la première place du groupe occupée actuellement par les deux rivaux (3 pts chacun). Quant à Ancelotti, le voilà confronté à son premier grand test depuis son arrivée en Allemagne, où son début de saison s'est déroulé comme dans un rêve. Constamment comparé à son prédécesseur Guardiola, l'Italien a déjà fait mieux : mi-août, il a remporté pour son premier match la Supercoupe d'Allemagne contre Dortmund (2-0), titre que le Catalan n'avait jamais réussi à ramener en trois saisons. «Carletto» vient également de battre le record historique de victoires consécutives pour un entraîneur arrivant au Bayern, avec huit succès pour ses huit premiers matchs, 27 buts marqués, un seul encaissé! Et pour couronner le tout, ses joueurs et la presse apprécient ses qualités humaines et sa capacité d'écoute. Là encore, la comparaison avec Guardiola est à son avantage, et une victoire mercredi au stade Calderon ne ferait qu'amplifier le phénomène. Start (ce soir, 19h45) Groupe A Ludogorets (BUL)-Paris SG (FRA) Arsenal (ENG)-FC Bâle (SUI) Groupe B Besiktas (TUR)-Dynamo Kiev (UKR) Naples (ITA)-Benfica (POR) Groupe C Mönchengladbach (GER)-FC Barcelone (ESP) Celtic (SCO)-Manchester City (ENG) Groupe D Atletico Madrid (ESP)-Bayern Munich (GER) FC Rostov (RUS)-PSV Eindhoven (NED)