Emporté par une longue maladie, lundi passé, à Paris, l'un des membres de l'emblématique groupe musical, engagé dans le combat identitaire et de la classe ouvrière, Zahir Abdeladim, a été enterré vendredi en milieu de journée au cimetière de son village natal Irouflene dans la commune de Tinebdar, perché sur les hauteurs de Sidi-Aïch (Béjaïa). Proches, amis , anonymes, plusieurs centaines de personnes étaient présentes pour saluer la mémoire de ce grand artiste. Lorsqu'on a appris la triste nouvelle de sa mort, de nombreux amis de l'artiste ont fait part de leur émotion sur les réseaux sociaux, multipliant les hommages. Ce vendredi, bon nombre d'entre eux étaient présents dans ce village des Aït Waghlis pour accompagner leur camarade dans son dernier voyage. L'animateur de toujours de Debza, Merzouk Hamiane, des anciens membres de la troupe, Rachid Talbi, Salim Bensedira, Rabah Balahouane, Morad Belouchrani, Abdellatif Bounab, Rachid Djellouli, Saïd Hayoun, Moh Tahir, Bezza Bencheikh ont assisté aux obsèques de Zahir que certains n'ont pas revu depuis plus de 25 ans, a-t-on signalé. Dans la foule de personnalités venues rendre hommage à l'artiste, on a pu également voir Belaid Tagrawla, un parent par alliance du défunt, le journaliste, Meziane Ourad, l'un des membres fondateurs de la troupe Debza, le cinéaste Hocine Redjala et le journaliste animateur du club de la presse sur la chaîne Brtv d'expression amazighe. Tous ont salué la mémoire de l'artiste et militant de 51 ans, parti beaucoup trop tôt. Tous ceux qui l'ont connu se souviennent d'un homme «très aimable». «Zahir est un artiste complet et un grand militant. Il était très timide», témoigne Moh Tahir l'un des membres de la troupe. «Zahir était très pudique, il était plein de vie», confie encore Merzouk Hamiane. Sur sa page facebook, l'artiste Yanat Nasser l'ami du défunt, installé en France, exprimant sa profonde tristesse, écrit : «Tant qu'on est encore vivant, il n'existe pas d'adieu... que des «au revoir». «Tu avais réussi à rajouter à la troupe un laurier de victoire. De la gratitude, voilà, en premier lieu, Zahir, ce que nous nous devons de te témoigner (...) Nous autres, hélas, vivons le choc dans l'éloignement. Nous ne pouvons venir livrer notre chagrin à ta famille, l'exil nous oblige à nous empiffrer de l'effet effroyable de l'émotion qui nous écrase dans une affreuse torpeur», écrit dans un long message très émouvant, signé au nom de la troupe Debza, par Djaffar Benmesbah sur sa page facebook. Auteur compositeur , Zahir Abdeladim, qui poursuivait des études en pharmacie à la faculté d'Alger, a rejoint la troupe Debza en 1988. Entre 1988 et 1990, période durant laquelle il dirigeait la troupe, avec son grand talent de guitariste et de musicien compositeur, l'artiste a beaucoup apporté au groupe dans le domaine de la recherche musicale. Il marquera au passage notamment de son empreinte à travers ses arrangements musicaux l'album très populaire, Chkoun fina mess'oul (Qui d'entre nous est responsable). Zahir Abdeladim était docteur en pharmacie et vivait en France depuis 1993. Atteint d'une grave maladie, il décéda à Paris à l'hôpital la Salpêtrière le lundi 17 octobre. Repose en paix l'artiste !