Suite à son mot d'ordre de grève nationale des 25, 26 et 27 octobre derniers, la Fédération nationale des travailleurs communaux affiliée au Snapap, a organisé dans la journée d'hier, un rassemblement suivi d'une marche à Tizi-Ouzou. En plus des travailleurs représentant des sections communales affiliées au Snapap des wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaïa appuyés par les délégués des coordinations Snapap de dix-sept wilayas ont pris part à cette action de Tizi-Ouzou et que l'on souhaite, dans les rangs des organisateurs, être l'amorce d'une grande mobilisation à travers l'ensemble du territoire national. Une mobilisation que l'on veut à la hauteur des défis auxquels font face les travailleurs comme l'ont expliqué les délégués de wilayas qui se sont relayés devant le parterre de travailleurs communaux rassemblés sur l'esplanade M'Barek-Aït-Menguellet de Tizi-Ouzou qui tous ont dénoncé les mesures anti-sociales prises par le gouvernement et qui constituent, selon eux, une menace sur les acquis et les droits sociaux des travailleurs. Très décrié par les syndicalistes du Snapap, le code du travail en cours de révision est annonciateur «de régression pour les acquis sociaux des travailleurs qui seront réduits à l'état de khemmas», s'alarmera une syndicaliste, fustigeant l'UGTA qui soutient les pouvoirs publics dans ses projets porteurs d'injustice pour les salariés, considérant, au passage que la révision en cours du code du travail, la suppression de la retraite anticipée ainsi que la mouture de la loi de finances 2017 sont dictées par le FMI. Le même discours musclé et fustigeant le pouvoir a été tenu par Rachid Malaoui, membre fondateur et ex-secrétaire général du Snapap et actuel SG de la CGATA, Confédération générale algérienne des travailleurs autonomes. La révision du code du travail ouvre la porte à l'exploitation de l'homme par l'homme, selon le syndicaliste qui prédit un retour inévitable vers la situation économique et sociale vécue par les Algériens pour cause des conditions drastiques édictées par le FMI durant les années 1990, craignant un surcroît de chômage et une paupérisation accrue des travailleurs et un affaiblissement du pouvoir d'achat de ces derniers. «Les augmentations salariales concédées ces dernières années aux travailleurs sont rognées par une inflation galopante». Même tonalité et même colère dans la bouche de tous les délégués des coordinations du Snapap qui ont été invités à prendre la parole. Suite à quoi une marche a été organisée, dans le calme, en direction du siège de la wilaya. Signalons que l'action de protestation initiée par la Fédération nationale des travailleurs communaux (Snapap) est venue en soutien à une plateforme comportant une quinzaine de revendications, portant notamment sur la refonte du statut général de la fonction publique et des statuts particuliers de tous les corps des communes, défense des droits des travailleuses et travailleurs, particulièrement le droit à une vie décente à travers le pouvoir d'achat, la défense du libre exercice du droit syndical, l'application de l'indemnité des agents de l'état civil avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008 comme le stipule l'article 85 du décret exécutif n° 11/334 du 20/09/2011. Abrogation de l'article 87bis officiellement. Mais le rejet du nouveau code de travail et l'annulation de la décision annulant le départ à la retraite avant soixante ans sont les points qui ont le plus soulevé la colère des protestataires.