Dans cet éclairage, le Dr Mohamed-tahar zerouala tire la sonnette d'alarme quant à l'usage immodéré des médicaments. Il souligne à cet effet : «Quel paradoxe ! Un médicament soigne ou soulage. Il ne doit entraîner des effets secondaires ou des complications qu'exceptionnellement, quand la prescription est bien conduite. Il faut toujours avoir présent à l'esprit que le médicament peut tuer.» Si le médicament est indispensable pour le patient, et même s'il doit présenter des effets secondaires qui sont incontournables, le médecin prescripteur avertit son malade de ce mal nécessaire. C'est ainsi que le patient averti accepte mieux le médicament en sachant que l'effet secondaire est transitoire, même si les troubles doivent réapparaître après chaque cure. C'est l'exemple de la chimiothérapie, après chaque cure, dans le traitement des cancers. Les complications dus aux médicaments apparaissent souvent dans l'automédication. C'est-à-dire que le patient contourne le médecin pour aller se soigner tout seul. Il se dirige vers la pharmacie pour se faire délivrer des produits par le vendeur qui n'est pas qualifié légalement pour servir des médicaments sans ordonnance. Parmi les produits délivrés, il y en a qui sont très dangereux. Citons quelques-uns : Les antibiotiques ne doivent être délivrés que sur ordonnance Ils peuvent être inefficaces ou provoquer des complications le plus souvent allergiques. Ces allergies peuvent relever de l'urgence absolue. Un mot sur le test aux pénicillines : il ne serait plus recommandé par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) car le test lui-même peut entraîner une allergie généralisée. Ainsi devant toute pénicillothérapie primaire ou secondaire, il faut s'assurer de la proximité d'une structure médicale d'urgence. Heureusement que ces accidents ne sont pas très fréquents. Les anti-inflammatoires Leur consommation est devenue malheureusement banale. Ils peuvent réveiller une gastrite, un ulcère d'estomac, ou être à l'origine d'hémorragies. De nombreuses jeunes filles s'adonnent chaque mois aux anti-inflammatoires pour soulager leurs douleurs menstruelles. Si les douleurs sont souvent soulagées, les anti-inflammatoires accroissent leurs hémorragies qui aboutissent à une anémie. Les antalgiquesa Tels que le paracétamol. Phénomène de mode ! Cette molécule peut être toxique pour le foie. Doit être consommé avec modération et sans prolonger le traitement comme nous le constatons souvent dans certaines affections articulaires. Le traitement doit être aussi bref que possible et doit céder la place à de la médecine physique (rééducation). D'autres molécules dans ces cas sont utilisées par les spécialistes. La poly-médication c'est le sujet phare. C'est le cas des patients qui présentent des affections multiples et qui nécessitent des prescriptions nombreuses et simultanées. Ce sont en général des sujets âgés, les médicaments qu'ils consomment sont appropriés et nécessaires Mais ces patients se retrouvent souvent aux urgences à cause des effets secondaires liés aux médicaments ou des interactions entre ceux-ci. Dans certains services d'autres pays, et chez nous ce doit être aussi la règle, des équipes analysent la prescription du patient qu'ils reçoivent, réduisent l'ordonnance au minimum utile en éliminant les produits inappropriés. Le cas des compléments alimentaires ils sont de plus en plus nombreux. Leurs prix se sont envolés soutenus par une publicité qui vante leur efficacité qui reste à démontrer. Ils peuvent être intéressants s'ils sont commercialisés en molécule unique. En multi molécules leurs effets thérapeutiques sont insignifiants. Les étals des pharmacies en regorgent. Notre pays serait pionnier s'il soumettait ces compléments à une AMM (Autorisation de mise sur le marché) à l'instar des médicaments pour freiner une commercialisation qui n'est pas très utile et qui soulagerait la facture d'importation.