Adama Barrow, «le président élu» de Gambie dont le président Yahya Jammeh ne reconnaît pas la victoire, «sera investi le 19 janvier prochain» en dépit de l'opposition du dirigeant sortant, a affirmé hier à Abidjan le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara. «Nous sommes engagés et déterminés à appliquer les vœux du peuple gambien d'avoir élu Adama Barrow. Toutes les mesures nécessaires ont été développées, nous ne pouvons les rendre publiques, pour pouvoir faire en sorte qu'il prenne ses fonctions le 19 janvier», a déclaré M. Ouattara, interrogé par des journalistes après avoir voté aux législatives dans son pays. «Adama Barrow, Président élu, sera investi le 19 janvier», à la date normale du transfert de pouvoir, a-t-il martelé, soulignant «nous avons demandé à l'UA (Union africaine) et l'ONU de nous accompagner dans ce processus». «Ma position a toujours été que les anciens chefs doivent pouvoir se retirer paisiblement et ne pas être perturbés s'ils n'ont pas commis des crimes», a ajouté le Président ivoirien sans plus de précision. Le sommet annuel des pays d'Afrique de l'Ouest réuni samedi à Abuja, et auquel avait pris part M. Ouattara, a appelé le Président gambien Yahya Jammeh à reconnaître sa défaite électorale du 1er décembre mais sans énoncer de mesures de rétorsion pour l'obliger à quitter le pouvoir le mois prochain. Dans une déclaration télévisée le 9 décembre, Yahya Jammeh, qui gouverne la Gambie d'une main de fer depuis 22 ans, a rejeté les résultats de l'élection accordant la victoire à l'opposant Adama Barrow, une semaine après avoir pourtant reconnu sa défaite. Son parti a saisi le même jour la Cour suprême pour demander l'annulation des résultats du vote.