Ça se précise de plus en plus dans le camp islamiste avec deux projets d'intégration en cours qui verront la fusion de cinq partis de la mouvance pour donner naissance, au final, à deux nouveaux partis représentant, chacun, une école bien précise. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - C'est le week-end prochain, d'ailleurs, que les conseils consultatifs nationaux du MSP, du FC, du FJD, de Nahda et du Mouvement de la construction nationale devront entériner ces projets qui remontent à plus de deux ans et dont la nouvelle donne induite par le nouveau code portant régime électoral n'a fait qu'accélérer la cadence. Car pour ces partis, les premiers pas de ces projets d'intégration, MSP-FC, d'une part, et Nahda-FJD-El Bina, d'autre part, devront être entamés à l'occasion des élections législatives qui se dérouleront dans près de trois mois. Avec, en perspective, des listes communes du duo et du trio à travers l'ensemble des circonscriptions électorales, chaque parti devant, dans ce sens, faire des concessions au cas par cas, selon le degré d'implantation de chacun d'eux dans chaque wilaya pour éviter le piège de l'effritement des voix qui a été fatal à tous les partis de la mouvance, notamment lors des dernières élections législatives et locales d'il y a cinq ans. Pour le président du MSP comme pour le secrétaire général du mouvement Nahda, ces projets de fusion et d'intégration sont loin d'être dictés par la conjoncture politique actuelle puisque, selon Abderezzak Mokri et Mohamed Dhouibi, «les deux démarches remontent à beaucoup plus loin, les concertations et les conciliabules entre ces partis n'ayant jamais cessé». Ceci même si le duo avoue que le nouveau code portant régime électoral avec ses dispositions fort contraignantes remettant en cause le multipartisme, selon nombre d'acteurs politiques, avec, notamment l'obligation faite aux partis n'ayant pas engrangé 4% de suffrages exprimés lors des derniers scrutins, à une sorte de tour électoral préliminaire consistant en la collecte par les partis d'un certain nombre de paraphes d'électeurs pour chaque siège à pourvoir, qu'il soit un siège d'élu national (député) ou local (APC-APW), a été un stimulant non négligeable. Et il ne faut pas croire que les deux projets ont relevé de simples formalités puisqu'ils ont été émaillés d'obstacles dont certains demeurent encore puisqu'il s'agit, outre de faire des concessions de part et d'autre en matière organique et de listes électorales, d'aplanir les visions autour de certaines questions qui, par moments, divergent complètement. Comme par exemple le FC et le mouvement El-Bina quelque peu conciliants avec le pouvoir en place alors que le MSP, Nahda et le FJD sont tranchants. Cela dit, ces deux projets de fusion ne sont, en fait, qu'un juste retour à la normale puisqu'il s'agira pour Abdelmadjid Ménasra de retrouver sa maison mère, le MSP qu'il avait quitté avec fracas, tentant une aventure en solo qui s'est révélée infructueuse avec une scission au sein de son parti donnant naissance au mouvement El Bina. Celui-ci, dont la direction est pilotée par Mustapha Belmehdi, a préféré voir du côté de l'autre école de la mouvance verte, celle de la Nahda historique qui permettra à Abdallah Djaballah de reprendre son bien dont il a été spolié au titre d'un mouvement de redressement, le premier puisque le cheikh se verra subtiliser son second parti, le mouvement Islah qui, lui, est exclu de ces projets de fusion, sa nouvelle direction ayant préféré emprunter un autre sentier, celui de la périphérie du pouvoir, avec, avertissent les détracteurs de cette démarche, aucune garantie d'un retour sur investissement.