Autre échec tout aussi latent que ceux qu'il a eu déjà à collectionner par le passé pour Abdallah Djaballah dont le tout dernier projet de rassembler les partis islamistes a tout l'air d'être un mort-né. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Il est quelque part écrit sur son front qu'il échoue dans tout projet politique qu'il initie ou qu'il traîne une poisse comme une vieille casserole. C'est que le cheïkh a vu tout ce qu'il a entrepris comme initiatives politiques échouer lamentablement, se consolant, néanmoins, en tenant le pouvoir comme seul et unique responsable de ses malheurs et de ses déboires. Il étalera certainement le même argumentaire à l'échec déjà latent de sa dernière initiative politique, celle portant regroupement des partis islamistes. Car tout indique que cette dernière n'ira pas loin puisque le projet du cheïkh est tout simplement un «mort-né». Certes, Djaballah a beau insister dans son allocution lors de la rencontre, samedi dernier, à l'occasion du lancement de l'appel y afférent, que l'initiative émane «d'un groupe d'individus et non de partis politiques parce que l'expérience a démontré que les initiatives émanant des partis politiques ont de tout temps été vouées à l'échec», ou encore qu'elle n'objecte pas «un leadership au service d'une personnalité ou d'un parti quelconque. C'est juste un appel pour une unification des islamistes aux fins de mieux diagnostiquer la situation et planifier l'avenir», mais la réalité est là. En dehors de son parti, le FJD, dont les militants et cadres ont garni la salle Sierra Maestra aux côtés d'autres anonymes dont des militants de l'ex-FIS dissous, aucun autre parti de la mouvance n'était de ce rendez-vous. Pas de trace, en effet, du MSP, de Nahda, d'El Islah, du FC, du Mouvement de l'édification nationale à cette rencontre. Tous ces partis s'inscrivent dans «d'autres agendas» que celui, «restrictif», que propose Djaballah. Et trois de ces formations qui constituent le gros des troupes vertes, le MSP, Nahda et Islah, ont déjà constitué une alliance électorale (Alliance de l'Algérie verte) à l'occasion des élections législatives du 10 mai 2012 et activent au sein de la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique) et de l'Icso (Instance de concertations et de suivi de l'opposition) aux côtés, d'ailleurs, du FJD et elles y tiennent encore. Car, comme le dira le chargé de la communication du mouvement Nahda, la grave crise du pays impose une «alternative au-delà des clivages idéologiques». «L'urgence de l'heure», estime, en effet, Mohamed Hadibi, est de réunir le maximum de personnes autour du projet de transition démocratique pour davantage de démocratie, de libertés et de justice. C'est un projet de loin plus grand que cette initiative du leader du FJD, assène encore notre interlocuteur. «Notre mouvement n'a aucun lien avec cette initiative lancée par un parti qui tente de reprendre des militants à lui. C'est une activité interne à un autre parti et nous excluons l'adhésion à ce projet», soutient le nouveau secrétaire général du mouvement Islah. Pour Filali Ghouini, «il y a un espace où nous activons avec d'autres partis islamistes qui est l'Alliance de l'Algérie verte et l'Instance de concertations et de suivi de l'opposition qui contient en son sein pas moins de six partis d'obédience verte en compagnie d'autres partis et personnalités d'autres mouvances».