La leishmaniose, cette maladie cutanéo-muqueuse qui demeure un grave problème de santé publique dans la wilaya de Naâma, a connu une nette régression en 2016 avec 253 cas, contre 420 cas enregistrés en 2015, a-t-on appris de la DSP. Par contre, 336 personnes ont été atteintes en 2014 et 234 autres ont été enregistrées durant 2013, soit une baisse record par rapport aux années précédentes où le nombre varie entre 550 et 750 cas. Des chiffres très inquiétants, qui ont d'ailleurs interpellé le ministre de la Santé, M. Boudiaf, en visite dans la région au mois de février 2016, à agir en personne, sommant les autorités locales à multiplier les campagnes de traitement pour arriver à zéro cas. Pour l'année 2016, la commune de Aïn-Séfra demeure la plus touchée avec 111 cas, suivie de Mécheria avec 37 cas ; 32 à Benamar, 27 à Moghrar, 26 à El-Kasdir. La DSP a également signalé que les victimes atteintes de cette épidémie sont prises en charge gratuitement par les établissements hospitaliers de la wilaya et que le traitement médical au «glucantime» est disponible. La leishmaniose cutanée se compose de deux groupes : Oriental (leishmania tropica) et Sud-américain (leishmania brasilia). Elle est appelée chez nous le bouton d'Orient (ou le bouton de Biskra), qui siège sur les régions découvertes et se présente sous la forme d'une papille excavée, croûteuse, responsable d'une cicatrice inesthétique, dont les séquelles et les cicatrices restent apparentes après guérison. Le virus provient, selon les analyses microscopiques, de piqûres des phlébotomes, un insecte de petite taille des pays tropicaux, qui se nourrit de sang, qu'il projette par piqûres sur la peau, provoquant ainsi des démangeaisons. Cette espèce de parasite est le vecteur de la leishmaniose. Le traitement doit lutter contre la surinfection, et le vaccin B.C.G. est, selon les études, pratiqué chez les sujets qui sont atteints de la leishmaniose. Dans le but d'éradiquer les réservoirs et les nids porteurs des parasites, les décharges sauvages et les «zribas» (abris de bêtes) dans les centres urbains, et, pour éviter d'arriver au dernier stade de la maladie, les services de la prévention relevant de la Direction de la santé de la wilaya de Naâma ont, en étroite collaboration avec les services de l'APC, et d'autres services, lancé ces derniers temps plusieurs campagnes de lutte contre le phlébotome. Des phases d'aspersion d'insecticides qui ont touché toutes les zones rurales de la wilaya, afin de lutter contre les vecteurs du virus, ce qui alors explique cette nette régression.