Comme attendu, l'Assembl�e populaire nationale a adopt� hier, en s�ance pl�ni�re et � la majorit�, le projet de loi relative aux hydrocarbures � propos duquel les d�put�s d'El Islah se sont syst�matiquement abstenus de vote. "Inadmissible et gravissime" selon le PT qui l'a rejet�e, l'adoption de ce texte conforte dans sa d�marche son promoteur, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, et confirme la docilit� d'une instance l�gislative et d'une alliance pr�sidentielle "aux ordres". Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Alea jacta est. Ainsi serions-nous tent�s de penser que le sort en a �t� jet� par les 228 d�put�s pr�sents personnellement et les 55 par procuration qui, dans leur majorit�, ont adopt� un projet de texte l�gislatif controvers�. Un texte, au-del� de sa pertinence ou non, porteur, ce faisant, d'incertitudes et d'appr�hensions quant � l'avenir du pays, le devenir de l'entreprise Sonatrach et la pr�servation de la richesse et des ressources nationales. Une majorit� parlementaire, l'alliance pr�sidentielle constitu�e par le FLN, le RND et le MSP et quelques d�put�s ind�pendants, qui a, passant outre, rejet� la totalit� des amendements introduits principalement par le PT. Appuyant en cela l'acharnement d�ploy� par M. Khelil pour faire admettre son projet co�te que co�te et en faisant fi de tout "ce qui ne correspond pas � la philosophie du texte et est hors sujet" tel que clam� samedi tard dans la soir�e par le ministre de l'Energie r�pondant aux propositions formul�es par le PT et relatives � l'affirmation de la non-privatisation de Sonatrach. Une formation politique, selon son porte-parole Mme Louisa Hanoune, "d�j� en campagne" pour faire rejeter par le peuple un texte concoct� par un cabinet am�ricain au service des multinationales. "En effet, le PT fustige" la d�nationalisation des hydrocarbures, l'adoption "gravissime" d'un texte "anticonstitutionnel et qui constitue un risque de d�possession de la nation de ses richesses", voire "un ouragan" et une guerre d�clar�e contre le pays. Le mouvement El Islah, quant � lui, s'�tant syst�matiquement abstenu lors du vote article par article, par esprit "tactique", semble-t-il, m�me si cette formation ne s'oppose pas � la modernisation de l'arsenal l�gislatif national. N�anmoins, une abstention motiv�e officiellement selon le chef de son groupe parlementaire, Miloud Kadri, par la pr�sentation "acc�l�r�e et sous pression" de ce texte � l'aval parlementaire, la pr�valence de l'aspect r�glementaire sur celui l�gislatif, l'anticonstitutionalit� de ses dispositions concernant la propri�t� des richesses. Imperturbable et serein tout au long des d�bats et du vote du texte, un Chakib Khelil qui, lui, n'a pas manqu� de remercier vivement et "l'�quipe d'experts alg�riens qui ont �labor� ce texte" et "les d�put�s et la commission des affaires �conomiques" pour avoir, par leur adoption, "fait pr�valoir l'int�r�t g�n�ral et l'int�r�t du pays sur toutes autres consid�rations". En fait, M. Khelil a estim� que "l'adoption de ce texte b�n�ficie � l'ensemble de l'�conomie nationale", un double message rassurant �tant adress�, selon lui, tant � l'intention des investisseurs concernant la s�paration des missions de l'Etat de celles des op�rateurs qu'� celles de la collectivit� nationale au regard de l'augmentation des revenus de l'Etat et de la satisfaction de la demande sur les produits p�troliers. Cela �tant, la loi d�sormais vot�e, et qui "s'inscrit dans le cadre du programme du gouvernement", ne signifie aucunement selon lui la privatisation de Sonatrach qui est une SPA, avait-il affirm� la veille, lors de ses r�ponses aux interventions des d�put�s, mais l'encourage � cr�er plus de richesses.