La date de la reprise des négociations de Genève sur la Syrie, fixée initialement au 8 février, semblait vendredi incertaine, après l'annonce par Moscou d'un report à la fin du mois prochain mais non confirmé par l'ONU. «La date du 8 février a été reportée à la fin du mois prochain», a annoncé vendredi matin le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, avant une rencontre à Moscou avec des opposants syriens. Mais l'ONU, par la voix d'une porte-parole de son envoyé spécial sur la Syrie, Staffan de Mistura, n'a pas confirmé cette information. «Il n'y a pas de confirmation que les pourparlers de février ont été reportés», a affirmé devant les médias à Genève Yara Sharif. Elle a ajouté que «dans le cadre de l'intensification des préparatifs avant les négociations de février», M. de Mistura se rendrait lundi à New York pour consulter le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et «informer le Conseil de sécurité des derniers développements du dossier syrien». ÒπL'ONU a par ailleurs précisé que les invitations pour les pourparlers de Genève «ne sont pas finalisées». Dans un communiqué daté du 19 décembre, l'ONU avait annoncé qu'il était «dans son intention» de convoquer ces négociations le 8 février. Depuis, M. de Mistura a toujours qualifié cette date de «cible» sans s'engager plus avant. Grande flexibilité Dans le passé, ce diplomate italo-suédois a d'ailleurs su faire preuve d'une grande flexibilité dans la préparation de ces négociations ultra-délicates. En 2016, aucune des trois séries de pourparlers indirects - en février, en mars et en avril - qu'il a organisées, n'a débuté à la date prévue, en raison notamment de questions d'organisation ou de blocage sur la composition des délégations. Toutes ces réunions se sont achevées sans résultat, les discussions achoppant à chaque fois sur le sort réservé au Président syrien Bachar Al-Assad dont l'opposition exige le départ. Depuis l'échec du dernier round en avril, M. de Mistura a annoncé à plusieurs reprises qu'il espérait une reprise des pourparlers, sans jamais parvenir à concrétiser son souhait. La Russie, la Turquie et l'Iran, qui ont pris de facto en main le destin de la Syrie en obtenant fin 2016 un cessez-le-feu entre l'armée syrienne et les groupes rebelles, ont répété qu'«il n'y a pas de solution militaire au conflit, qui ne peut être réglé qu'à travers un processus politique». Les trois pays viennent d'organiser au début de la semaine à Astana une rencontre réunissant pour la première fois depuis le début du conflit syrien des représentants du régime et des combattants rebelles. Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 30 décembre, les violences dans ce pays ont diminué mais n'ont pas complètement cessé. De son côté, Staffan de Mistura a assuré que l'ONU était «prête à assister (...) au développement du mécanisme trilatéral et à s'assurer qu'il aide à renforcer la qualité du cessez-le-feu». Le conflit qui entrera bientôt dans sa septième année a déjà fait au moins 310 000 morts et des millions de déplacés.